Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses compagnons :
Si vous sous-entendez par cela le fait d'informer avec une bonne intention une personne quelconque qu'une autre personne a publié des informations personnelles pouvant lui nuire sur un tel site, cela est certes prescrit et n'est pas du colportage de propos diffamatoires ni une agression envers la personne ayant publié ces informations ou une révélation de ses défauts. En effet, l'agresseur est en fait la personne qui a publié sans droit les informations à propos de l'autre personne.
On peut même dire qu’informer la victime d'une telle chose est une obligation individuelle si l'existence de telles informations à son sujet sur ce site peut lui porter préjudice, que vous êtes le seul à pouvoir l'en informer et que le faire ne vous nuit pas. Al-Nawawî a dit : « La prescription du bien et la proscription du mal est une obligation collective qui, lorsqu'elle est prise en charge par certaines personnes, décharge les autres de cette responsabilité. Par contre, si personne ne s'en charge, toute personne capable de s'en charger et qui ne le fait pas sans excuse valable, ni par crainte, commet alors un péché. Cela peut aussi devenir une obligation individuelle si une personne est la seule à être au courant de la chose ou que nulle autre personne n'est capable d’y mettre fin à part elle. » (Charh Sahîh Muslim)
Boukhari intitula l'un de ses chapitres : « Celui qui informe son compagnon de ce que l'on dit de lui. » Il cita ensuite le hadith dans lequel ibn Mas'ûd, qu'Allah soit satisfait de lui, a rapporté : « Le Prophète () procéda à un partage et un homme dit : "Par Allah, je jure que Mohammed n'a pas procédé à ce partage en recherchant l'agrément d'Allah." Je me rendis donc auprès du Prophète () et lui rapportai ce qui s'était passé. Son visage changea et il dit alors :
"Qu'Allah fasse miséricorde à Mûsâ, on lui a causé des torts bien plus grands et il a enduré cela avec patience." »
Ibn Hadjar a dit : « A travers le titre de ce chapitre, Boukhari voulut indiquer l'autorisation de rapporter une chose à titre de loyauté (vis-à-vis d’un ami), car le Prophète () ne blâma pas ibn Mas'ûd de lui avoir rapporté cela. Au contraire, il se mit en colère à cause de ce que cet homme avait dit sur lui puis pardonna à ce dernier et endura. » (Fath al-Bârî)
Il dit également : « Rapporter des informations est blâmable uniquement lorsqu'on le fait dans le but de semer la discorde, mais lorsqu'on le fait avec une bonne intention, de manière sincère et en évitant toute nuisance, cela n'est pas blâmable. »
Ibn Battâl a dit : « Ce hadith indique qu'il est permis à quelqu’un d'informer ses compagnons pieux de ce qui est dit à leur propos afin qu'ils soient avertis de ceux qui leur portent préjudice et les rabaissent. Celui qui fait cela ne commet donc aucun mal.
Cela n'est pas du colportage de propos diffamatoires, car lorsqu'ibn Mas'ûd informa le Prophète () de la parole de l’homme l’accusant d’injustice à son égard dans la manière dont il avait procédé au partage, le Prophète () ne lui dit pas qu'il avait commis une erreur de lui rapporter cela, qu'il avait calomnié cet homme et que cela était illicite. Au contraire, il accepta cela et lui répondit en disant : "Qu'Allah fasse miséricorde à Mûsâ, on lui a causé des torts bien plus grands et il a enduré cela avec patience." »
Et Allah sait mieux.