Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Le lavage des mains au début des ablutions n'exempt en rien de l'obligation de les laver avec les bras jusqu'aux coudes après le lavage du visage, car si la personne les lave au début avec l'intention d'accomplir un acte recommandé, elle manque ainsi d'émettre l'intention obligatoire pour les ablutions et les mains restent donc non lavées ; et si la personne les lave au début avec l'intention d'accomplir l'obligation de les laver durant les ablutions, elle manque ainsi le respect de l'ordre dans les ablutions qui est obligatoire selon l'avis prédominant. Cependant, l'école jurisprudentielle hanéfite est d'avis que le lavage des mains au début des ablutions suffit et qu'il n'est pas obligatoire de se les relaver après, et cela, que la personne les ait lavées avec l'intention d'accomplir une obligation ou pas. Le livre intitulé ‘Al-Bahr al-Râ'iq’ mentionne les détails de cet avis comme suit : « Sachez qu’il y a trois avis relatifs au lavage des mains au début des ablutions. Le premier avis dit qu'il s'agit d'une obligation et que le fait de les laver au début est une sunna. Tel est l'avis choisi par les auteurs des livres Fath al-Qadîr, Al-Mi'râdj et Al-Khabâziyya. C'est aussi ce qu'on peut comprendre de la parole de Muhammad ibn al-Hasan al-Chaybanî dans son livre intitulé Al-Asl qui dit en citant les obligations du Wudu’: ‘après le lavage du visage figure le lavage des bras’. Il ne mentionne donc pas les mains ce qui veut dire que, pour lui, il n'est pas obligatoire de les laver avec les bras. Le deuxième avis, dit qu'il s'agit d'une sunna qui supplée à l’obligation. Tel est l'avis mentionné dans le livre intitulé ‘Al-Kâfî’. Le troisième avis est celui d’al-Sarakhsî qui dit qu'il s'agit d'une sunna qui ne supplée pas à l’obligation et qu'il faut relaver le dos et la paume de ses mains avec les bras. Il a dit que c'est là l'avis le plus correct selon lui. Il douta toutefois dans son livre intitulé ‘Al-Dhakhîra’ que l'objectif ne soit pas tout simplement de les purifier par n'importe quel moyen. Le sens apparent des paroles des cheikhs indique que l’avis retenu soit le premier. »
Ibn 'Âbidîn a dit dans son commentaire que tous ces avis ne se contredisent en rien. Il a dit en substance : « Le cheikh Ismâ'îl al-Nâbulsî a dit que cela signifie qu'il n'y a pas de suppléance du point de vue de la récompense de l’obligation en l'accomplissant de manière séparée avec intention, car la Sunna ne remplit pas l'obligation dans ce cas, mais il y a consensus sur le fait qu'elle rompt l'état d'impureté sans intention. »
« En résumé, l’obligation est remplie, mais dans le lavage recommandé en soi, pas dans l'intention. Or, l’obligation n’est récompensée que lorsqu'elle est accomplie avec l'intention de la remplir. Ainsi, celui qui est en état d'impureté majeure puis qui l'oublie et accomplit le Ghusl pour le vendredi par exemple, son état d'impureté majeure est rompu en soi, mais il ne perçoit pas la récompense de cette obligation qui est d'effectuer le Ghusl de l'état d'impureté majeure tant qu’il n'en émet pas l'intention, car il n'y a pas de récompense sans intention. Par conséquent, il est recommandé de réitérer le lavage des mains lorsque l'on se lave les bras afin d'accomplir son obligation avec l'intention, car le premier lavage ne supplée pas à celui-ci de ce point de vue même s'il lui supplée du point de vue du fait que s'il ne réitérait pas leur lavage, l'obligation resterait accomplie tout comme dans le cas où il n'aurait émis aucune intention en le faisant. Partant de cela, il me semble qu'il n'y ait aucune contradiction entre les trois avis, car l'avis concernant le fait que l'obligation est remplie sous-entend que cela suffit à la remplir et que laver ses mains au début d’une façon qui permet de remplir son obligation est une Sunna. Tel est le sens de l'avis selon lequel la pratique de cette s`unna supplée à l’obligation. Il s’avère donc sur la base de ces deux avis et de ce qui précède qu'il est recommandé de réitérer le lavage des mains et que les avis sont ainsi conciliés. »
En s'appuyant sur tout cela, vous pouvez donc vous conformer à l'avis juridique de l'école hanéfite. Dans ce cas, votre Hadj est valide et vous ne devez pas le recommencer. En effet, le musulman ordinaire peut suivre l'école jurisprudentielle reconnue qu'il désire et vous n'êtes pas obligé de suivre une école spécifique. Le Chaféite Ibn Hadjar al-Haytamî a dit : « En résumé, il est permis de suivre l’un des quatre imams ainsi que toute personne ayant mémorisé son avis sur cette question et l’ayant consigné de façon à ce que ses conditions et autres considérations soient connues. » (Tuhfat al-Muhtâdj)
Et Allah sait mieux.