Divorcer d'un mari absent pour conserver les aides sociales

27-5-2015 | IslamWeb

Question:

Assalam alaykum,
J’ai engagé une procédure de divorce civil suite au départ de mon mari du domicile conjugal. Il n'a jamais prononcé une phrase pour me répudier et ne s'est jamais présenté devant le juge. Le divorce a été prononcé et on me demande aujourd'hui si je suis toujours mariée religieusement à cet homme. Je précise que je ne souhaitais pas divorcer et j'ai engagé la procédure car j'ai été contrainte par la CAF de le faire sinon je ne percevais pas les aides étant donné que je me suis retrouvée seule et sans ressources avec 3 enfants à charge.
Merci de votre éclairage.

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Réponse:

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

Le mari est responsable de sa femme et de ses enfants comme l’indique le hadith dans lequel ibn ‘Umar, qu'Allah soit satisfait de lui et de son père, a rapporté avoir entendu le Prophète () dire :

« Vous êtes des bergers et vous êtes responsables de l’objet de votre garde. Le chef de l’Etat est berger et responsable de ses administrés. L'homme est berger dans sa famille et responsable de l’objet de sa garde. La femme est bergère dans la maison de son mari et responsable de l’objet de sa garde. […] » (Boukhari, Mouslim)

Or, l’une des responsabilités de l’homme est de subvenir aux besoins de sa famille et toute négligence à le faire est un péché. En effet, ‘Abdullah ibn ‘Amr, qu'Allah soit satisfait de lui et de son père, a rapporté que le Prophète () a dit : « Laisser les personnes à sa charge en proie au besoin est un grave péché. » (Ahmad, Abû Dâwûd)

Quant au divorce, il relève de la seule volonté du mari. Mais il arrive qu’un juge musulman se substitue au mari ou quiconque pouvant se substituer à un juge musulman lorsque l’on est dans un pays non musulman. Par conséquent, si votre mari ne vous a pas répudiée verbalement et qu’aucun organisme reconnu comme un centre islamique n’a prononcé le divorce, ce dernier n’est alors pas effectif. Nous trouvons dans un rapport du Comité des juristes musulmans en Amérique ce qui suit : « Il n’y a pas de mal à ce qu’un homme ayant religieusement répudié sa femme confirme cela devant un tribunal civil, mais se tourner uniquement vers un tribunal civil pour mettre fin à un mariage du point de vue de la loi ne suffit pas à mettre un terme au mariage du point de vue religieux. »

Nous vous conseillons donc tout d’abord d’essayer de vous réconcilier et de faire intervenir des gens doués de raison pour juger entre vous, car Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) :
« Et si une femme craint de son mari abandon ou indifférence, alors ce n'est pas un péché pour les deux s'ils se réconcilient par un compromis quelconque, et la réconciliation est meilleure […] » (Coran 4/128)

Si cela est impossible, vous devez alors porter l’affaire devant les responsables des centres islamiques afin qu’ils examinent la situation et vous évitent toute nuisance en prononçant le divorce entre vous et votre mari ou qu’ils trouvent une autre solution.

Et Allah sait mieux.