Effectivité d'un divorce prononcé devant un tribunal civil ?

17-3-2015 | IslamWeb

Question:

Assalam alaykum,Marié depuis 14 ans avec une femme musulmane, nous avons eu 3 enfants, ils ont maintenant 5, 7 et 9 ans. Dès le début de notre mariage elle s’énervait facilement et elle a fait plusieurs tentatives de suicide, les médecins ont diagnostiqué une maladie mentale, j'ai décidé de l'aider à se soigner et appelé ses parents pour les rassurer. Depuis la naissance de nos enfants, quand elle s’énerve elle va dans un foyer pour femmes victimes de violence conjugale. En janvier 2012 elle m'a menacé de divorcer si on ne voyait pas un imam, j'ai organisé une rencontre avec l'Imam de la mosquée de notre quartier qui lui a dit qu'elle n'a aucune raison islamique valable pour demander un divorce et qu'elle est Nachiza. Elle s'est alors énervée d'avantage et a pris la décision de demander une séparation de corps, le juge a décidé que je quitte le domicile que je lui verse une pension et qu'elle a la garde des enfants. J’ai entrepris plusieurs démarches pour la convaincre d'une réconciliation en faisant intervenir des imams, ses parents et des amis, sans succès. En mars 2015 elle a demandé et obtenu le divorce dans un tribunal français qui a décidé que je devais lui verser une pension et qu'elle avait la garde des enfants. Est-ce que ce divorce est valable ? Donnez-moi un conseil ?Baraka Allah fikum

Réponse:

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

La règle de base concernant le divorce est que ce dernier ne peut être prononcé que par le mari ou dans certains cas, par un cadi (juge musulman). Quant au divorce prononcé par des tribunaux civils, il n’est pas effectif. C’est ce qu’a déclaré le Conseil des jurisconsultes musulmans en Amérique dans le rapport suivant : « Il n’y a pas de mal à ce qu’un homme ayant religieusement répudié sa femme confirme cela devant un tribunal civil, mais se tourner uniquement vers un tribunal civil pour mettre fin à un mariage du point de vue de la loi positive ne suffit pas à mettre un terme au mariage du point de vue religieux. » Par conséquent, le jugement de divorce prononcé entre vous et votre femme par ce tribunal n’est pas valide ainsi que toutes les sentences qui en découlent.

Nous vous conseillons de continuer à essayer de vous réconcilier avec votre femme ; mais si cela est impossible, le mieux est alors de la répudier. Dans ce cas, votre femme a le droit de toucher l’entièreté de sa dot et à ce que vous subveniez à ses besoins jusqu’au terme de sa période de viduité. Quant à vos enfants, vous avez le devoir de subvenir aux besoins de ceux d’entre eux qui n’ont pas d’argent, car le fait de subvenir à leurs besoins n’a aucun lien avec un éventuel divorce.

Quant à la garde des enfants, il s’agit du droit de la femme tant que celle-ci ne se remarie pas. Par contre, si elle se remarie, la garde des enfants revient alors à leur grand-mère maternelle selon l’ordre mentionné par les oulémas. Enfin, si un désaccord survient, le mieux est alors de se référer aux autorités compétentes dans l’examen des affaires musulmanes.

Nous vous conseillons aussi de faire tout ce qui est en votre pouvoir pour soigner cette femme en espérant qu’Allah, exalté soit-Il, la guérira. Usâma ibn Charîk, qu'Allah soit satisfait de lui, a rapporté que le Prophète () a dit : « Soignez-vous. Allah, le Très Haut, n’a pas créé de mal sans lui avoir associé un remède, à l’exception d’un seul : la vieillesse. » (Ahmad, Abû Dâwûd)

Un des meilleurs remèdes est la ruqya islamique, et cela, aussi bien pour les maladies physiques que mentales.

Et Allah sait mieux.

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