Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi sur sa famille et ses Compagnons :
De manière générale, il n’y a pas de mal à ce qu’un aveugle ou un sourd dirige la prière, selon l’ensemble des oulémas des quatre écoles jurisprudentielles et selon d’autres.
Le hanbalite al Mârdâwi, qu’Allah lui fasse miséricorde, a dit : « Si la personne aveugle est sourde, son imamat est valide selon l’avis correct des écoles jurisprudentielles ».
L’imamat dans la prière, d’une personne aveugle ou sourde est valide car la cécité et la surdité ne nuisent à aucun des rituels et des conditions de la prière, mais les hanéfites et les hanbalites avancèrent que l’imamat d’un aveugle est détestable. Al Mârdâwi, qu’Allah lui fasse miséricorde, a dit : « Le voyant en est plus digne que le non-voyant, selon notre école jurisprudentielle ».
Les malékites soutinrent que l’imamat dans la prière d’une personne qui n’est pas sourde est préférable et que l’imamat permanent d’un sourd est détestable. Le malékite al Hattâb, qu’Allah lui fasse miséricorde, a dit : « Une personne sourde ne doit pas être prise comme imam permanent dans la prière car il se peut qu’elle oublie quelque chose de la prière et dans ce cas elle n’entendra pas les Tasbîhs des fidèles visant à l’avertir de son oubli, ce qui invalide la prière ».
Les chaféites avancèrent que l’imamat d’un non-voyant et celui d’un voyant sont de même valeur, du fait que leurs mérites sont opposés ; car un non-voyant ne peut voir des choses susceptibles de le distraire et, subséquemment, a plus de recueillement, et un voyant peut voir les souillures et est donc plus capable de les éviter.
L’avis prépondérant –et Allah sait mieux- est que l’imamat d’un aveugle est permis, tout comme l’imamat d’un voyant, et ceci représente l’avis des chaféites et de certains malékites étant donné que le Messager () nomma comme imam Abd Allah ibn Omm Maktûm, , qui était non-voyant, lors de son absence de Médine; Anas, , dit : « le Messager () nomma comme imam de Médine, deux fois, Abd Allah ibn Omm Maktoume, qui était aveugle » (Ahmad / Al Arnaout : Hasân)
L’avis prépondérant aussi – et Allah sait mieux- concernant l’imamat d’un sourd est celui adopté par les malékites car un sourd ne peut entendre ni les Tasbîhs des hommes ni les frappements de mains des femmes s’il se trompe dans sa prière.