Louange à Allah et que la paix et la bénédiction d’Allah soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et tous ses Compagnons :
L’avortement est interdit par le droit musulman et il n’est pas permis d’y avoir recours car, même s’il a lieu avant que le fœtus ne soit doté d’une âme, c’est considéré comme le meurtre de sa progéniture. Allah, exalté soit-Il, considère cela comme une corruption sur la terre et Il déteste quiconque la provoque. Allah dit (sens du verset) :
« Dès qu'il tourne le dos, il parcourt la terre pour y semer le désordre et saccager culture et progéniture. Et Allah n'aime pas le désordre ! » (Coran : 2/205)
Et si l’opération a lieu après que le fœtus a été doté d’une âme, elle est considérée comme un crime horrible, car il s’agit alors de tuer une âme qu’Allah interdit de tuer sans raison valable. Les oulémas ont prévu deux exceptions à cette règle :
La première : Si l’on craint que la mère risque, avec certitude, sa vie à cause de la grossesse. Cela ne peut être prouvé que par un rapport rédigé par un médecin de confiance, dont l’expertise est au-delà de tout soupçon ;
La deuxième : Si le fœtus est mort-né.
Aucune autre raison ne justifie la procédure d’avortement.
Relativement à la première raison (évoquée par vous), à savoir, la difficulté rencontrée dans l’éducation des enfants, Allah, exalté soit-Il, a dissuadé Ses serviteurs de prendre cette excuse comme prétexte pour tuer leurs enfants. Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) :
« Et ne tuez pas vos enfants par crainte de pauvreté ; c'est Nous qui attribuons leur subsistance, tout comme à vous. Les tuer, c'est vraiment, un énorme péché. » (Coran 17/31)
De plus, le Prophète () a considéré un tel acte comme l’un des péchés les plus graves. Il est mentionné que ‘Abdullah ibn Mas‘ûd a dit : « Je demandai au Prophète () : “Ô Messager d’Allah, quel est le pire des péchés ?”
– “C’est d'attribuer un égal à Allah alors que c'est Lui qui t’a créé”, répondit-il.
– “Et ensuite ?” demandai-je.
– “Tuer ton enfant de crainte qu’il ne partage avec toi ta nourriture”, répliqua-t-il.
– “Et ensuite ?” repris-je.
– “Forniquer avec la femme de ton voisin”, répondit-il. Ensuite, Allah révéla pour confirmer la véracité de la parole du Prophète () (sens du verset) :
“ Qui n'invoquent pas d'autre dieu avec Allah et ne tuent pas la vie qu'Allah a rendue sacrée, sauf à bon droit; qui ne commettent pas de fornication - car quiconque fait cela encourra une punition” (Coran : 25/68) »
Quant à la deuxième raison évoquée, à savoir la transmission de la maladie à l’enfant s’il est de sexe féminin, elle n’est pas une excuse car son sort est entre les Mains d’Allah, exalté soit-Il, et fait partie du destin et de la prédestination qu’Allah décrète, et qu’il est interdit de chercher à s’en prémunir par un acte défendu par Allah, exalté soit-Il. Bon nombre de malades ont eu des enfants en bonne santé et combien de personnes en bonne santé ont eu des enfants malades !
La troisième raison : les difficultés que la mère connaît (pendant l’accouchement) sont tout à fait naturelles et Allah, exalté soit-Il, a décrété cela pour les mères et a d’autant plus valorisé leurs droits sur leurs enfants. C’est pourquoi Allah, exalté soit-Il, dit (sens des versets) :
· « Nous avons commandé à l'homme [la bienfaisance envers] ses père et mère; sa mère l'a porté [subissant pour lui] peine sur peine […] » (Coran : 31/14)
· « Et Nous avons enjoint à l'homme de la bonté envers ses père et mère : sa mère l'a péniblement porté et en a péniblement accouché […] » (Coran : 46/15)
Et Allah sait mieux !