Questionnements autour de la succession politique du Prophète (PSL)
8-10-2013 | IslamWeb
Question:
Salam aleykoum, Inchallah que Dieu vous récompense de votre travail sérieux, qui m'aide au quotidien à me rapprocher d'Allah. Amine. En cherchant des informations sur la famille du Prophète (Salla Allahou Alaihi wa Sallam) je suis tombé sur ce site chiite : lafamilleduprophete.fr qui accuse Omar (Radhiya Allahou Anhou) d'avoir empêché notre Prophète d'écrire ses dernières volontés, pour eux, la volonté de nommé Ali (Radhiya Allahou Anhou) comme successeur. J'ai trouvé qu'il était étrange d'attribuer une volonté à notre Prophète qu'il n'a pas clairement dite d'après eux. Je voudrais avoir des éclaircissements s'il vous plaît. Quelle a été la place d'Ali (Radhiya Allahou Anhou), pourquoi ces conflits entre chiites et sunnites. Voici ce que le site écrit dans la rubrique "calamité du jeudi : "Comment une telle chose a pu être possible au point que le Prophète (Salla Allahou Alaihi wa Sallam) se mit en colère et chassa les Compagnons qui étaient autour de lui ? Au point que Ibn Abbas pleure et dise " La plus grande calamité et le plus grand malheur se sont produits ce jour-là, car le Prophète a été empêché d'écrire ce qu'il voulait " Pourquoi Omar empêcha le Prophète (Salla Allahou Alaihi wa Sallam) d'écrire aux musulmans un ordre aussi important ? Ne sommes-nous pas en droit de nous poser des questions ? La vérité est que le Prophète (Salla Allahou Alaihi wa Sallam) voulait designer Ali, de manière formelle comme Commandeur de la Umma après sa mort. Omar et ceux qui l'accompagnaient ce jour-là l'avaient bien compris au point qui qu'ils élevèrent la voix en présence du Prophète (Salla Allahou Alaihi wa Sallam) alors que le Coran l'interdit : " Croyants ! Ne couvez pas de votre voix celle du Prophète, et n'élevez pas le ton en lui parlant, comme vous le faites entre vous-mêmes ; vous risqueriez d'y perdre tout le bénéfice de vos œuvres à votre insu." Al Houjourat : 2 Les Compagnons se disputèrent entre ceux qui voulaient que le Prophète (Salla Allahou Alaihi wa Sallam) écrivent son ordre et ceux qui étaient du coté de Omar qui l'en empêcha en disant : " Le Prophète est trop souffrant et il nous suffit de lire le Coran, le Livre de Dieu ! ". Omar connaissait-il le Coran mieux que le Prophète (Salla Allahou Alaihi wa Sallam) lui-même ? Voulait-il par cet appel créer le désordre et empêcher le Prophète d'écrire son message ? Chose qui finit par arriver."
Réponse:
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction d'Allah soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Cet événement a été rapporté par Ibn ‘Abbâs, qu'Allah soit satisfait de lui : « Lorsque le Messager d’Allah () était sur le point de mourir et qu'il y avait des hommes chez lui, il dit : "Apportez-moi de quoi écrire ce qui vous empêchera de vous égarer." Certains dirent : "Le Messager d’Allah () est agonisant le Coran que nous possédons et qui est le Livre d’Allah, exalté soit-Il, nous suffit." Les gens présents dans la maison du Prophète () eurent un désaccord et se disputèrent. Certains dirent : "Apportez-lui de quoi écrire ce qui vous empêchera de vous égarer.", et d’autres dirent autre chose. Lorsque la discussion et le désaccord persistèrent, le Messager d’Allah () dit : "Levez-vous." Quelle calamité que fut leur désaccord et leurs cris qui empêchèrent le Messager d’Allah () d’écrire ce livre » (al-Bukhârî, Muslim)
Les Compagnons qui étaient présents pendant cet incident n'étaient pas d'accord sur l’écriture de ce texte, et leurs voix se sont entremêlées. Mais ce n'était pas pour contester l’ordre du Prophète (), mais par compassion envers le Prophète () car il était gravement malade et ils craignaient qu’il souffre davantage. L’imam al-Nawawî, qu'Allah lui fasse miséricorde, a expliqué ce hadith en détail et a indiqué la réalité de la situation ce jour-là. Il dit : « Le Prophète () était immunisé contre le mensonge et contre toute altération des dispositions de la Charia, et ce qu’il soit en bonne santé ou malade. Il était immunisé contre l’omission de l'annonce qu'il était ordonné de faire et contre l'omission de toute chose qu'Allah, exalté soit-Il, lui a ordonné de transmettre. Toutefois, le Prophète () n’était pas à l’abri des maladies et de tout ce qui pouvait affecter son corps et cela n’enlevait rien à son statut et ne corrompait pas les dispositions annoncées par lui. Le Prophète () a été ensorcelé au point qu’il s’imaginait parfois avoir fait une chose alors qu’il ne l’avait pas faite, mais il n'a jamais annoncé, alors qu'il se trouvait dans cet état, des dispositions qui contredisaient les dispositions précédemment annoncées.
Les oulémas ont divergé sur l’essence du texte que le Prophète () voulait rédiger. On a dit qu’il voulait désigner un calife afin d’éviter les disputes et les troubles après sa mort. On a dit également qu’il voulait résumer les plus importantes dispositions de la religion afin d’éviter que les musulmans ne se disputent après lui. Le Prophète () a voulu écrire ce texte lorsqu’il a constaté qu’il y avait un intérêt à le faire ou lorsqu’il lui a été révélé de le faire. Puis il a constaté, ou il lui a été révélé, qu’il était préférable de ne pas le faire annulant ainsi le premier ordre. Quant à la parole de ‘Umar, qu'Allah soit satisfait de lui, les oulémas ayant commenté ce hadith sont tous d’accord pour dire que cela révèle son savoir, sa vertu et sa grande vision. Il craignit que si le Prophète () venait à rédiger des commandements les musulmans soient incapables de les suivre ce qui les exposeraient au châtiment d'Allah, exalté soit-Il, car il s’agirait de dispositions à propos desquelles l’effort de compréhension n’aurait pas été permis. C’est ainsi que ‘Umar, qu'Allah soit satisfait de lui, dit : « Le Livre d’Allah nous suffit », en raison des versets (sens des versets) :
• « Nous n'avons rien omis d'écrire dans le Livre. »(Coran 6/38)
• « Aujourd'hui, J'ai parachevé pour vous votre religion » (Coran 5/3).
‘Umar, qu'Allah soit satisfait de lui, avait compris qu’Allah, exalté soit-Il, avait parachevé Sa religion, évitant à la communauté tout égarement et il voulait soulager le Prophète (). ‘Umar était plus savant qu’Ibn ‘Abbâs qu'Allah soit satisfait d'eux, et ceux qui étaient d'accord avec lui. L’imam al-Hâfizh Abû Bakr al-Bayhaqî, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit à la fin de son livre Dalâ`il al-Nubuwwa : «‘Umar, qu'Allah soit satisfait de lui, voulait soulager le Prophète () dans son agonie. Si l’intention du Prophète () avait été de rédiger un texte dont les gens ne pourraient se passer, il n’y aurait jamais renoncé à cause des désaccords entre les gens ou pour toute autre raison, car Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) : ‘transmets ce qui t'a été descendu’ (Coran 5/67)" »
Ainsi apparaît la calomnie de ceux qui prétendent que ‘Umar, qu'Allah soit satisfait de lui, ou d’autres compagnons, qu'Allah soit satisfait d'eux, firent cela en pensant que le Prophète () allait désigner ‘Alî, qu'Allah soit satisfait de lui, comme calife pour lui succéder ! Or, ‘Umar, qu'Allah soit satisfait de lui, et les autres grands compagnons parmi les muhâdjirîns savaient qu’Abû Bakr, qu'Allah soit satisfait de lui, était celui qui méritait d’être calife en raison de son grand statut auprès du Prophète () et de sa vertu. Le Prophète () l'a désigné pour diriger la prière pendant la maladie qui a entraîné sa mort. Le Prophète () a dit à ‘Aïcha, , pendant sa maladie :
« Appelle-moi ton père Abû Bakr ainsi que ton frère afin que je lui dicte une lettre, car je crains que quelqu’un ne désire (le califat) et ne dise : "Je suis le plus digne (du califat) !" Or, Allah, exalté soit-Il, et les croyants n’acceptent (d’autre calife) qu’Abû Bakr. » (Muslim)
Et dans une version : « Je voulais envoyer quelqu’un auprès d’Abû Bakr et son fils afin de désigner Abû Bakr comme mon successeur et afin que nul ne dise quelque chose ou ne désire quelqu’un d’autre à sa place. Puis j’ai dit : "Allah, n’accepte d’autre calife qu’Abû Bakr et les croyants réfutent tout autre calife." » (al-Bukhârî).
Quant au statut de ‘Alî, qu'Allah soit satisfait de lui, il est immense. Il fait partie des tous premiers croyants et des dix Compagnons à qui le Prophète () promit le Paradis. Il assista à la bataille de Badr et aux batailles qui suivirent avec le Prophète (). Il est le cousin paternel du Prophète () et l’époux de Fâtima, fille du Prophète (). Il a été rapporté à son égard d’innombrables vertus. Le Prophète () a dit le jour de la bataille de Khaybar :
« Je livrerai l'étendard demain à un homme à qui Allah accordera la victoire, qui aime Allah et Son Prophète et qu'Allah ainsi que Son Prophète aiment. »
Les gens ont passé la nuit à se demander à qui l’étendard serait remis et se sont réveillés le lendemain en espérant être cette personne. Le Prophète () a alors demandé : « Où est ‘Alî ? » On lui dit qu’il se plaignait d'une douleur aux yeux. Le Prophète () a craché dans son œil et a invoqué Allah, exalté soit-Il, afin qu’Il le guérisse et son œil a guéri comme s’il n’avait jamais ressenti de douleur. Puis, le Prophète () lui a donné l’étendard. (Al-Bukhârî, Muslim)
Le Prophète () a pris l’engagement que tout croyant aime ‘Alî, qu'Allah soit satisfait de lui, et que seul l’hypocrite le déteste. (Muslim)
Le Prophète () a dit : « Tu es à mon égard tel Hârûn était à l’égard de Mûsâ si ce n’est qu’il n’y a pas de prophète après moi. » (Muslim)
Le Prophète () prit ‘Alî, qu'Allah soit satisfait de lui, par la main et dit :
- « Ne suis-je pas plus important aux yeux des croyants qu’eux-mêmes ? »
- « Oui. », répondirent les Compagnons.
- « Ne suis-je pas plus important aux yeux de chaque croyant que lui-même ? », demanda le Prophète ().
- « Oui. », répondirent-ils.
- « Cet homme est l’allié de celui qui me prend pour allié. Ô Allah, prend pour allié celui qui le prend pour allié et prend pour ennemi celui qui le prend pour ennemi. », dit le Prophète (). (Ibn Mâdja, Ahmad)
Le Prophète () est sorti un jour vêtu d’un vêtement noir. Al-Hasan ibn ‘Alî, qu'Allah soit satisfait de lui, est arrivé alors et le Prophète () l'a couvert avec son vêtement. Ensuite, al-Husayn suivi de Fâtima et de ‘Alî, qu'Allah soit satisfait d'eux, sont arrivés et il les a couverts également de son vêtement avant de réciter le verset (sens du verset) : « Allah ne veut que vous débarrasser de toute souillure, ô gens de la maison [du prophète], et vous purifier pleinement. » (Coran 33/33) (Muslim)
Et Allah sait mieux.
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