Dépenser tout son patrimoine ou en laisser une part pour les héritiers
23-3-2013 | IslamWeb
Question:
As-Salam alaykoum Une personne peut-elle depenser tout son argent dans des bonnes actions, comme aider les veuves et orphelins, aider ses proches dans le besoin (frères et soeurs), construction de mosquees, etc.. ou bien doit-elle laisser une partie de son argent pour d'éventuels héritiers ? Merci.
Réponse:
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons.
Si vous voulez dire qu’il donne tout son argent en aumône, alors qu’il est vivant et en bonne santé, alors c’est licite à condition de ne pas faire défection d’une charge obligatoire (la pension alimentaire de son épouse et de ses enfants). Les jurisconsultes ont notifié qu’il est permis de donner tout son argent en aumône, mais qu’il est préférable de donner seulement le surplus à sa subsistance.
Dans un livre malékite, on peut lire ceci : « Il n’y a aucun mal à ce qu’il donne tout son argent en aumône aux pauvres pour gagner l'agrément d’Allah. Mais ceci est circonscrit à ce que son fils ne l’en empêche de peur que la pension ne lui en incombe. C’est aussi restreint par le fait qu’il ne soit pas malade. Il est notoire qu’il est permis de donner tout son argent en aumône, mais qu’il est préférable de donner seulement le surplus à sa subsistance. »
S’il veut donner tout son argent en aumône, qu’il commence par les pauvres parmi ses proches, parce que leur donner l’aumône est meilleur que de la donner aux autres indigents, car le Prophète () a dit : « L’aumône faite au démuni est une aumône simple, et celle faite à un proche est doublement recompensés car il s'agit à la fois d'une aumône et d'un entretien des liens de parenté. » (al-Tirmidhi et Nasâ`i).
Néanmoins, si vous voulez dire qu’il a testé de donner tout son argent en aumône, après sa mort, pour aider les veuves, etc.
La réponse est que s’il a des héritiers, il ne peut faire ce genre de legs, car Il est rapporté que le Prophète () rendit visite à Sa'd ibn Abi Waqqâs qui était malade. Sa'd lui a dit : « Ô Messager d'Allah ! Tu vois à quel point je suis malade. Or, j'ai une grande fortune et je n'ai pour héritier qu'une seule fille ; puis-je faire aumône des deux tiers de ma fortune ?» Il lui répondit : « Non ! » Je dis : « La moitié alors ? » Il répondit : « Non ! » Je dis : « Alors le tiers ? » Il dit : « Le tiers, et c’est encore trop. Ô Sa'd ! Il vaut mieux que tu laisses tes héritiers riches plutôt que de les laisser misérables tendant la main aux gens. » (Boukhari et Mouslim)
Il lui a interdit de donner la moitié de son argent en aumône, à priori donc la totalité, et ne lui a permis que le tiers.
L’imam al-Nawawi a dit : « Les oulémas ont dit : si les héritiers sont riches, il est désirable qu’il lègue par testament le tiers de sa fortune comme aumône ; mais s’ils sont pauvres, il est désirable qu’il lègue moins que le tiers. Il y a un consensus des oulémas que le testament du défunt qui a un héritier ne peut être exécuté s’il dépasse le tiers sauf avec la permission de son héritier. »
Et Allah sait mieux.
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