Louange à Allah. Paix et salut sur Son Prophète.
Tout d'abord nous saisissons cette occasion pour rappeler la gravité de l’acte commis par cette femme qui a accepté de se marier avec un mécréant. Allah, exalté soit-Il, dit : « Et ne donnez pas d'épouses aux associateurs tant qu'ils n'auront pas la foi, et certes, un esclave croyant vaut mieux qu'un associateur même s'il vous enchante. Car ceux-là [les associateurs] invitent au Feu; tandis qu'Allah invite, de par Sa Grâce, au Paradis et au pardon. Et Il expose aux gens Ses enseignements afin qu'ils se souviennent ! » (Coran : 2/221)
Il est obligatoire qu’elle se repente à Allah, le Très Haut, d’un repentir sincère. Les conditions du repentir sincère sont : délaisser le péché, regretter le passé de fautif et décider de ne plus y revenir.
Si elle a eu des enfants de ce mécréant, ils lui sont affiliés, s’il considérait que son mariage avec elle était une chose licite.
Concernant l’héritage de cet homme :
1/ S’il était un mécréant apostat : ses biens sont un butin pour les musulmans et ses héritiers n’en reçoivent rien (comme nous l’avons explicité dans une fatwa précédente), il sera distribué dans les intérêts communs des musulmans.
2/ S’il était un mécréant d’origine : ses biens sont le dû de ses héritiers qui suivent la même religion.
3/ S’il est le père de ses deux enfants : ils n’ont pas de part dans son héritage car
a/ ou bien ils sont musulmans et le musulman n’hérite pas du mécréant parce que le Prophète () a dit : « Le musulman n’hérite pas du mécréant, ni le mécréant du musulman. » (Boukhari et Muslim)
b/ ou bien ils sont apostats : la personne dont l'un des deux parents est musulman est considérée musulmane tant qu'elle n'a pas atteint la puberté. Si elle choisit une religion autre que l'Islam après sa pubérté, alors lui seront appliquées les lois concernant l'apostasie et ne pourra pas par conséquence hériter de son père.
L’imam Ibn Qudâma a dit : « Il y a un consensus des oulémas que l’apostat n’hérite de personne : il n’hérite pas du musulman car le Prophète () a dit : "Le musulman n’hérite pas du mécréant, ni le mécréant du musulman" (Boukhari et Muslim) ; et n’hérite pas du mécréant car lois islamiques qui s'appliquent au mécréant sont différentes de celles qui s'appliquent à l'apostat. »
En supposant qu’il soit un mécréant d’origine, s’il n’a pas des héritiers connus, alors ses biens seront distribués dans les intérêts communs des musulmans.
L’imam al-Dasûqi le malékite a dit : « On peut dire qu’il n’y a aucun mal à déposer le bien du mécréant dans le trésor public, ne vois-tu pas que le Dhimmi quand il meurt chez nous et qu’il n’a pas d’héritier connu son bien est déposé dans le trésor public ?! »
Dans le cas où ce bien doit être distribué dans les intérêts communs des musulmans, il n’y a aucun mal – in Chaâ Allah - à ce que cette femme en donne à ses enfants s'ils sont dans le besoin et s'ils sont, bien sûr, musulmans.
Et Allah sait mieux.