Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Certains croient que celui qui se rapproche d’Allah, exalté soit-Il, en accomplissant un acte surérogatoire donné est obligé d’observer cet acte surérogatoire à vie du simple fait qu’il l’ait accompli une fois.
Ainsi, selon eux, celui qui jeûne six jours du mois de Chawwâl est tenu d’accomplir ce jeûne chaque année, toute sa vie. De même, celui qui procède à un sacrifice une année doit alors, d’après eux, le faire chaque année ; et ainsi de suite. Or, cette croyance est erronée et n’a aucun fondement. Si une personne observe un acte surérogatoire donné, rien ne saurait transformer la nature de cet acte et en faire un acte obligatoire. Aucun des `oulémas n’a émis un tel avis.
Au sujet du sacrifice rituel, les Hanéfites qui le jugent obligatoire (un avis vers lequel penche Cheikh-al-Islam Ibn Taïmiya, qu'Allah lui fasse miséricorde) estiment que seule la personne qui en possède les moyens, doit observer ce rite chaque année.
L’avis prépondérant à cet égard est que le sacrifice rituel est une Sunna Mo’akkada (vivement recommandée). En effet, tel est l’avis quasi-unanime des Compagnons, qu'Allah soit satisfait d’eux. Par ailleurs, Abou Bakr et `Omar, qu'Allah soit satisfait d’eux, n’abandonnaient ce rite que pour indiquer aux gens qu’il n’était pas obligatoire. Au sujet de l’abandon de ce sacrifice, Ibn Hazm, qu'Allah lui fasse miséricorde, mentionna que six des Compagnons, qu'Allah soit satisfait d’eux, furent les seuls à abandonner intentionnellement ce rite et qu’il ne fut pas authentiquement rapporté que d’autres avaient agi de la sorte.
En effet, l’authenticité d’aucun des Hadiths servant d’arguments à ceux qui estiment le sacrifice rituel obligatoire n’est pas exempte de doutes.
Pour conclure, les propos du cheikh (auquel vous faites allusion dans la question) sont une erreur manifeste étant donné que le sacrifice est recommandé pour celui qui en possède les moyens. Si celui-ci fait un sacrifice une année, ceci n’en fait pas un acte obligatoire dont il devra s’acquitter chaque année.
Quant à l’avis de ce cheikh selon lequel le sacrifice au nom du père est obligatoire afin de rattraper, selon lui, les cinq années écoulées où celui-ci n’avait pas les moyens d’observer ce rite, c’est un avis encore plus erroné que le précédent. En effet ce sacrifice n’était déjà pas obligatoire pour ce père démuni ; dès lors comment donc imposer à son fils de s’en acquitter à sa place ?! Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) : « Toute âme est l’otage de ce qu’elle a acquis » (Coran 74/38) et ceci si l’on supposait que le sacrifice était obligatoire. Qu’en est-il alors si l’avis correct à ce sujet est que le sacrifice n’est pas obligatoire ?!