Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
A partir du moment où les secrétions que vous observez au début de votre cycle précédent les écoulements sans qu’il n’y ait de période d’interruption entre les deux alors on considère que ces sécrétions font partie du cycle menstruel et ce même si vous ne ressentez pas de douleurs dues au cycle. Ceci à condition qu’une période de temps d’au moins quinze jours se soit écoulé entre deux cycles menstruels. C’est l’espace-temps minimum pour lequel on est sûr que vous avez retrouvé votre état de pureté. Ainsi, votre cycle est de sept ou huit jours. Quant aux sécrétions après le bain rituel et après avoir constaté les signes de pureté, on ne doit pas les considérer comme faisant partie des menstrues et vous n’avez pas à refaire le bain rituel.
Dans le livre Hâshiyat Radd Al-Muhtâr, de jurisprudence Hanafite, il est dit : « Ces liquides de différentes couleurs qui s’écoulent durant la période du cycle s’apparentent tous à des écoulements des règles. Ceci en raison du hadith rapporté par Malik dans son Muwatta où il est rapporté : « Des femmes envoyaient à Aisha un tissu dans lequel elles avaient mis un coton taché du jaune du sang des menstrues pour qu’elle le regarde et puisse en juger. Elle disait : « ne vous précipitez pas à juger de la fin de votre cycle et prendre un bain rituel avant d’avoir observé le liquide blanc. » Elle entendait par là la purification des règles. » Fin de citation.
Dans le livre Charh al-Wiqâya il est dit : « Mettre du coton est recommandé pour une fille vierge durant son cycle menstruel de même que pour la fille non vierge, dans tous les cas. Il doit être placé ai niveau de l’hymen et il est réprimandable de le mettre à l’intérieur du vagin. » Fin de citation.
Dans le Charh al-Kabîr de Ibn Qudâma, qui est un livre de jurisprudence Hanbalite, il est dit : « Question : le liquide jaunâtre ou marron qui s’écoule durant le cycle de menstrues est considérée comme étant un liquide menstruel. En revanche, si elle l’observe après la période du cycle alors elle ne doit pas en tenir compte. C’est ce qui a été énoncé par Ahmad et c’est l’avis de Al-Thawrî, Malik, Châfi’î. Quant à Abou Yûsuf et Abou Thawr, ils affirment que ces écoulements ne sont considérés comme du sang des menstrues uniquement s’ils sont précédés de sang noir car Umm ‘Atiyya a dit : « Nous n’accordions aucune considération aux sécrétions jaunes après avoir effectué le bain rituel pour nous purifier de notre cycle menstruel. » Rapporté par Abû Dâwûd. Aussi, pour appuyer notre argumentation, nous avons ce verset :
« Ils t’interrogent au sujet du sang des menstrues. Dis : "C'est un mal …" » (Coran 2/222).
Or, ceci englobe les liquides jaunes et marrons puisqu’il arrivait que des femmes envoient à Aisha un tissu dans lequel se trouvait un coton tâché de jaune ou marron et elle leur répondait : « ne vous précipitez pas à juger de la fin de votre cycle et prendre un bain rituel avant d’avoir observé le liquide blanc. » Elle entendait par là la purification des règles. »
Le hadith de Umm ‘Atiyya fait référence à la période de pureté suite au bain rituel qui marque la fin du cycle menstruel. C’est l’avis auquel nous nous rangeons et c’est ce qu’indiquent les propos de Aisha : « Nous ne considérions pas les sécrétions jaunes et marrons comme faisant partie de notre cycle menstruel. » Fin de citation.
Il n’est pas obligatoire à la sœur qui pose la question de changer de vêtements. Ce qui l’est, c’est de laver les parties du vêtement qui ont été touchés par ces sécrétions. Il n’y a pas à se surcharger sur ce point ni faire preuve de rigueur excessive, et notamment, changer ses vêtements qui ne sont pas en contact avec la peau et les laver après chaque cycle menstruel.
Concernant l’incidence de cela sur la possibilité d’enfanter à l’avenir, ce que nous savons est que cela n’a aucune incidence. Au contraire, votre cas est tout à fait normal, comme celui de nombreuses femmes. Toutefois, consulter une femme médecin à ce sujet est toujours mieux. Et il n’y a aucune gêne ni pudeur à avoir à interroger un musulman au sujet des affaires de sa religion. Au contraire, ne pas le faire est blâmable et c’est une négligence. Dans le recueil de Mouslim, est mentionné ce propos de Aisha qui a dit : « « Quelles femmes de mérite étaient les femmes des Ansâr ! Leur pudeur ne les a aucunement empêchées d’interroger le Prophète () pour approfondir leurs connaissances religieuses. »
Et Allah sait mieux.