Le récit rapporté par Mohammed ibn Hallâj al-Lakhmî, selon lequel le Prophète Mohammed () avait entendu Qays ibn Sâ’ida prêcher à la foire de ‘Ukâdh, n’est que pure calomnie, et n’est donc pas à prendre en compte. En effet, l’un de ses narrateurs, Muhammad ibn Hallâj al-Lâkhmi, est un menteur patenté. De même que les allégations qui prétendent que Zayd Ibn Hâritha, qu'Allah soit satisfait de lui, avait enseigné au Prophète () les préceptes du Christianisme, sont également à écarter. En effet, Zayd n’était qu’un jeune garçon quand il est arrivé chez le Prophète et par conséquent, il n’a pas pu enseigner le christianisme à son tuteur. De plus, Zayd, Qu’Allah soit satisfait de lui, avait une foi authentique en le Prophète () et fut l’un de ses adeptes jusqu’à sa mort.
Il en de même pour les allégations selon lesquelles le Prophète () avait acquis ses informations sur le christianisme par le biais de Waraqa ibn Nawfal. Elles sont à rejeter pour la simple raison que, si cela avait été vrai, les Quraychites en auraient fait un scandale qu’ils auraient étalé au grand jour. Quant à l’affirmation selon laquelle un étranger prodiguait des enseignements au Prophète elle a été déjà bien réfutée par le Coran lui-même, et nous ne l’aborderons pas ici. Et si certains juifs ou chrétiens de La Mecque, avaient informé le Prophète () quant aux préceptes des religions précédentes, ils n’auraient jamais cru en sa Mission () et ne seraient jamais devenus musulmans eux-mêmes.
Certains des points soulevés par Dr. Djamal Badawî, un prédicateur musulman du Canada, méritent d’être mentionnés :« Il serait farfelu au plus haut point de prétendre que, à travers de simples conversations anodines et occasionnelles avec des juifs et des chrétiens, alors qu’il était occupé avec sa caravane, le Prophète Mohammad ait pu apprendre assez d’informations sur l’une ou les deux religions, pour pouvoir établir une nouvelle religion puissante et durable ; une tâche qui mettrait au défi les savants les plus érudits même s’ils œuvraient collectivement pendant des siècles ».
En outre, cette affirmation soulève un bon nombre de questions, dont les six questions suivantes posées par Dr. Djamal Badawî :
1. Malgré toutes les informations historiques qui existent, et en abondance, sur la vie du Prophète Mohammed () et malgré les recherches intensives que ses détracteurs ont lancées durant des siècles, pourquoi ne sont-ils pas arrivés à identifier cet informateur mystérieux qui aurait soi-disant enseigné à Mohammad () tout ce qu’il savait ?
2. Il est de notoriété publique que Mohammad () fut persécuté, qu’il a dû essuyer des quolibets et qu’il fut en conflit avec ses contemporains, pendant à peu près treize années. N’était-il pas possible à ses ennemis de prouver aux gens que la revendication de la prophétie, par le Prophète Mohammad () n’était que pure imposture ? Et n’était-il pas possible pour eux d’identifier et de révéler le nom de celui qu’ils prétendaient être son mentor ? Même certains de ses adversaires qui avaient prétendu cela changèrent par la suite d’avis pour l’accuser de magie ou d’être possédé par le diable.
3. Le Prophète Mohammed () avait été élevé au sein de sa communauté. Et, de par cette ouverture qui caractérise la vie clanique dans le désert, tous les aspects de sa vie étaient connus de tout le monde. Comment alors ses contemporains, parmi lesquels ses parents proches, qui le connaissaient si bien, ont-ils pu croire en sa véracité, s’ils avaient eu le moindre doute qu’il revendiquait des idées reçues de la part de personnes qui les lui enseignaient, sans pour autant le reconnaître ?
4. Quel pouvait être ce précepteur qui avait pu enseigner à Mohammad () une religion si cohérente et si parfaite qu’elle changea la face de l’Histoire ? Et pourquoi il ou ils n’ont-ils jamais dénoncé ce prétendu disciple qui continuait à apprendre auprès d’eux tout en les ignorant et en attribuant les enseignements qu’il recevait à une source divine ?
5. Comment de nombreux juifs et chrétiens parmi ses contemporains, ont-ils choisi de croire en lui, s’ils savaient qu’il copiait leurs écritures saintes ou encore qu’il avait des prêtres ou rabbins comme enseignants ?
6. Il est bien connu qu’une partie des versets du Coran fut révélée au Prophète Mohammed () en présence d’autres personnes. Le Coran tout entier a été révélé en l’espace de 23 années. Si le Prophète () avait eu un mentor, où était-il ? Comment le Prophète () a-t-il pu le cacher aussi longtemps ? D’autre part, comment le Prophète Mohammed () aurait-il pu rendre visite, en secret et pendant 23 ans, à cet enseignant, alors qu’il était toujours entouré de ses adeptes et Compagnons, sans qu’il ne se fasse prendre, ne serait-ce qu’une seule fois ?
Précision progressive des prescriptions du Coran
Les enseignements de l’Islam dans le Coran, tels que les règles et devoirs, ont en effet été révélés de manière graduelle durant une période de 23 ans. Et l’organisation des versets et sourates révélés se faisait en fonction des besoins de la société à l’époque. L’avertissement puis l’interdiction, par la suite, de la consommation de l’alcool dans le Coran, est un bon exemple de cet arrangement. En effet, son interdiction n’a pas été soudaine, car la société devait tout d’abord être préparée psychologiquement, pour accepter cette interdiction. Et une fois révélée, cette dernière a été acceptée plus facilement et de plein gré. Ceci pourrait, en effet, être perçu, par les orientalistes, comme une progression dans la précision, ce qui peut les amener à polémiquer à ce sujet, mais ce n’est pas vraiment le cas. Cependant, il est à noter que certains orientalistes commencent à rejeter cette manière de penser.
Le Coran n’est pas dérivé des Ecritures saintes judéo-chrétiennes, comme le prétendent les orientalistes, et la preuve en est :
Quelques informations révélées dans le Coran et qui ne sont pas mentionnées dans la Bible :
• Certains Prophètes, mentionnés dans le Coran, n’existent pas dans la Bible. C’est le cas des Prophètes Hûd (des Thamûd) et Sâlih (du peuple ‘Âd) (‘Alaihima Assalam).
• L’information relative au prophète Abrâhîm (‘) et plus particulièrement à son enseignement du monothéisme et la confrontation qui s’en suivit, est mentionnée dans le Coran, mais pas dans la Bible.
• Les récits relatifs au fait que Jésus (‘) parlait alors qu’il était dans son berceau et qu’il a attesté de la chasteté de sa mère ; ainsi que ceux ayant trait au façonnement d’oiseaux à partir de glaise et l’insufflation de la vie en eux par Jésus, avec la permission d’Allah, exalté soit-Il, ainsi qu’à la descente de nourriture du ciel.
• Le voyage qu’effectua Mûsâ (Moïse) (‘) vers le ‘confluent des deux mers’.
• Le récit relatif à l’intention du Pharaon de tuer Moïse (‘) et l’intervention d’un des ‘croyants’ présent dans la cour du Pharaon, pour l’en dissuader.
• Le récit de Moïse frappant le rocher et du jaillissement de douze sources, une pour chaque tribu juive.
• La mort des magiciens de la cour du Pharaons, pour avoir cru en Allah, exalté soit-Il.
Les endroits où le Coran contredit la Bible
• Selon le Coran, Nûh (Noé) (‘) appelait spécifiquement au monothéisme.
• Le Coran renie, et de manière catégorique, la notion de Trinité et confirme que Jésus (‘) était seulement un Prophète et non pas Dieu, ni le fils de Dieu, ni une partie de la Trinité.
• Le Coran affirme catégoriquement que Jésus (‘) n’a été ni tué ni crucifié.
• Le Coran affirme que tous les prophètes (‘Alaihim Assalam) sont des hommes droits et nobles, envoyés par Allah, exalté soit-Il, et les innocente, contrairement à la Bible, des allégations que l’on trouve dans la Bible, selon lesquelles ils auraient eu de mauvaises intentions ou auraient commis de mauvaises actions.
• Le Coran atteste que tous les Prophètes d’Allah (‘Alaihim Assalam) étaient sincères dans la mission qu’Allah, exalté soit-Il, leur avait confiée, et qu’ils ne l’ont jamais trahie, comme le suggère la Bible dans le cas de Moïse et de Hârûn (‘Alaihima Assalam). Il atteste également que les prophètes sont exempts de tout péché, contrairement aux allégations de la Bible, relatives aux Prophètes Lot, David et Salomon (‘Alaihim Assalam) et bien d’autres.
Le Coran, par comparaison avec la Bible, regorge de détails
1. Les incidents relatifs au prophète Noé (‘).
2. L’annonce que Mariam (Marie) (‘Alaiha Assalam) priait Allah, exalté soit-Il, montrant qu’elle faisait partie des êtres humains, et qu’elle avait besoin de la Miséricorde divine.
3. L’histoire complète de Yûsuf (Joseph) (‘) révélée d’une manière spirituelle avec plus de détails sur sa vie qu’on n’en trouve dans la Bible.
Il est vrai que certains événements historiques sont mentionnés à la fois dans la Bible et le Coran. Cependant, cela ne signifie nullement que la Bible est la source à partir de laquelle le Coran a été écrit. Cela signifie plutôt qu’il est la confirmation de ces événements passés, avec une vision plus claire.
Il n’y avait ni musée ni librairie à La Mecque, et le Prophète () ne savait ni lire ni écrire. Il n’y avait pas non plus à La Mecque de philosophes ou de savants érudits, qui auraient pu dévoiler au Prophète les secrets des Ecritures anciennes.
Alors qu’ils reconnaissent avec désinvolture l’existence de nouveaux éléments dans le Coran, les orientalistes semblent n’avoir jamais pensé à trouver les origines de ces éléments. S’ils l’avaient fait, ils se seraient sûrement rendus compte que les hypothèses qu’ils avançaient et qu’ils s’activaient tant à prouver avaient besoin d’être revues.
Extrait, avec de simples modifications, de :
www.prophetmuhammed.org
La Prophétie de Mohammed : vision analytique
de Dr. Jamal Badawi