Pourquoi se réjouir ?
1- Nous devons nous réjouir, alors que nous accueillons le mois de Ramadan avec une foi sincère, en espérant la rétribution d’Allah, exalté soit-Il, et pour obéir à Son ordre, puisqu’Il dit (sens du verset) :
« (Ces jours sont) le mois de Ramadan au cours duquel le Coran a été descendu comme guide pour les gens, et preuves claires de la bonne direction et du discernement. Donc, quiconque d’entre vous est présent en ce mois, qu’il jeûne ! Et quiconque est malade ou en voyage, alors qu’il jeûne un nombre égal d’autres jours » (Coran 2/185).
2- Nous devons nous réjouir parce qu’Allah, exalté soit-Il, nous a permis de vivre jusqu’au mois de Ramadan. Combien d’êtres chers et de connaissances ont jeûné avec nous (l’année passée), accompli la prière, versé des larmes et levé les mains au ciel en implorant Allah, exalté soit-Il, et se trouvent aujourd’hui ensevelis dans leur tombe.
3- Nous devons nous réjouir de la miséricorde du Tout-Miséricordieux, du Généreux, du Bienfaiteur, Qui nous a comblés de périodes dans l’année, périodes dont Allah, exalté soit-Il, sait à quel point nous avons besoin, nous Ses serviteurs pauvres, faibles, négligents et pécheurs qui L’avons considéré comme le moins important de tous ceux qui nous regardent. Nous avons fait peu de cas de la prière et nous avons commis des péchés et des excès, mais l’Absoluteur, le Très Miséricordieux, à qui il suffit, quand Il décide une chose, de dire : « Sois » et elle est, nous a gratifiés du mois de Ramadan, une période de l’année et une occasion en or. Souvent au cours de ce mois, les magasins affichent des soldes et des occasions à ne pas rater, mais les deux occasions sont aux antipodes : le mois de Ramadan est une occasion en or pour verser des larmes et renouveler les intentions, et pour réaliser un commerce fructueux qui nous conduit à un Paradis aussi large que la terre et les cieux.
4- Nous devons nous réjouir de faire preuve de patience pour obéir à notre Seigneur, exalté soit-Il, et ne pas Lui désobéir, nous bridons donc nos organes pour ne pas commettre ce qui pouvait Le courroucer et nos langues pour ne pas proférer des insultes ou des médisances. N’avons-nous pas à maintes reprises négligé ce verset, dans lequel Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) : « Il ne prononce pas une parole sans avoir auprès de lui un observateur prêt à l’inscrire » (Coran 50/18), donnant libre cours à nos langues pour prononcer ce qui ne plaît pas au Tout Miséricordieux ? Qu’avons-nous recueilli, si ce n’est les remords et la perdition ? Il nous appartient d’employer chaque instant de ce mois à évoquer Allah, exalté soit-Il, à Le glorifier, à demander Son pardon et à L’invoquer, convaincus qu’Il est proche et nous exaucera, car Il dit (sens du verset) :
«Et quand Mes serviteurs t’interrogent sur Moi, alors Je suis tout proche : Je réponds à l’appel de celui qui Me prie quand il Me prie. Qu’ils répondent à Mon appel, et qu’ils croient en Moi, afin qu’ils soient bien guidés » (Coran 2/186).
5- Nous devons nous réjouir de ce mois où Allah, exalté soit-Il, a fait resplendir la terre par la lumière du message de notre prophète Mohammed (Salla Allahu Alaihi wa Sallam). Un message par lequel Il a, exalté soit-Il, dissipé l’ignorance, l’incroyance et le racisme, les remplaçant par la justice et la fraternité. Lors de l’accomplissement de la prière, on voit le pauvre se tenir à côté du riche et l’Arabe à côté du non-Arabe sans discrimination, car Allah, exalté soit-Il, nous dit (sens du verset) : « Le plus noble d’entre vous, auprès d’Allah, est le plus pieux » (Coran 49/13).
Quand nous apprenons que le mois de Ramadan est le mois des grandes conquêtes et batailles, notre zèle augmente et notre détermination s’affermit, de sorte que nous ne rechignons pas à aller au travail, à l’école ou autre. Comment un croyant pourrait-il être paresseux ? La vie du Prophète (Salla Allahu Alaihi wa Sallam) et de ses Compagnons, qu’Allah soit satisfait d’eux, était vouée à la lutte pour la cause d’Allah, exalté soit-Il, et à la Da’wa. Ils passaient leurs nuits en prière et leurs journées à travailler et à lutter. Nos pieux prédécesseurs imploraient six mois Allah, exalté soit-Il, pour leur permettre de vivre jusqu’au mois de Ramadan et six mois après la fin de celui-ci pour qu’Il accepte leur jeûne et les œuvres qu’ils y avaient accomplies.
6- Nous devons nous réjouir car le mois de Ramadan est le mois de la compétition et de la concurrence, non pas pour participer aux jeux télévisées et concours ou pour s’empresser de regarder les feuilletons, qu’Allah nous préserve de faire partie de ceux-là. Mais il s’agit bien d’une compétition pour arriver à la porte d’al-Rayyân, gagner l’agrément d’Allah, exalté soit-Il, et entrer au Paradis. Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) : « Et concourez au pardon de votre Seigneur, et à un Jardin (paradis) large comme les cieux et la terre, préparé pour les pieux » (Coran 3/133). Et qui sont ces pieux ? (Sens du verset) : « Qui dépensent dans l’aisance et dans l’adversité, qui dominent leur rage et pardonnent à autrui - car Allah aime les bienfaisants » (Coran 3/134).
7- Nous devons nous réjouir car c’est vers un Seigneur Très Miséricordieux que nous nous sommes dirigés en repentants, pleins de remords et de larmes, chargés de péchés mais implorant le pardon d’Allah, exalté soit-Il, espérant que les soucis et les calamités se dissipent. Nous nous repentons sincèrement d’avoir écouté des chansons illicites et commis des désobéissances dont nous sous-estimions la gravité pour être de ceux qu’Allah, exalté soit-Il, a décrit (sens du verset) :
« Et pour ceux qui, s’ils ont commis quelque turpitude ou causé quelque préjudice à leurs propres âmes (en désobéissant à Allah), se souviennent d’Allah et demandent pardon pour leurs péchés - et qui est-ce qui pardonne les péchés sinon Allah ? - et qui ne persistent pas sciemment dans le mal qu’ils ont fait » (Coran 3/135).
Quelle sera leur récompense ? (Sens du verset) :
« Ceux-là ont pour récompense le pardon de leur Seigneur, ainsi que les Jardins sous lesquels coulent les ruisseaux, pour y demeurer éternellement. Comme est beau le salaire de ceux qui font le bien ! » (Coran 3/136).
8- Nous devons nous réjouir en dépensant les biens dont Allah, exalté soit-Il, nous a comblés, en donnant l’aumône pour rendre heureux des coreligionnaires qu’Allah, exalté soit-Il, a éprouvés par l’indigence, non pas par injustice, puisqu’Allah, exalté soit-Il, n’est jamais injuste envers Ses serviteurs, mais pour tester leur endurance et pour élever leurs rangs. Nous donnons l’aumône à cette veuve qui accueille le mois de Ramadan, alors qu’elle a perdu celui qui l’entretenait, elle et ses enfants, et elle espère rencontrer des personnes comme nous, pouvant lui fournir des provisions suffisantes et de nouveaux habits pour ses enfants. Nous donnons l’aumône à d’autres encore pour nous réjouir de la récompense multipliée que nous accorde le Très Généreux et Bienfaiteur, exalté soit-Il, Qui dit (sens du verset) :
« Ceux et celles qui font la charité et qui ont fait à Allah un prêt sincère, cela leur sera multiplié et ils auront une généreuse récompense » (Coran 57/18).
9- Enfin, nous devons nous réjouir à l’idée que nous serons conduits, avec la permission d’Allah, par groupes vers un Paradis aussi large que les cieux et la terre, et accueillis par les Anges. Allah, exalté soit-Il, dit (sens des versets) :
« Et ceux qui avaient craint leur Seigneur seront conduits par groupes au Paradis. Puis, quand ils y parviendront et que ses portes s’ouvriront ses gardiens leur diront : 'Salut à vous ! Vous avez été bons : entrez donc, pour y demeurer éternellement'. Et ils diront : 'Louange à Allah qui nous a tenu Sa promesse et nous a fait hériter la terre ! Nous allons nous installer dans le Paradis là où nous voulons'. Que la récompense de ceux qui font le bien est excellente ! » (Coran 39/73-74).
Chers coreligionnaires, dont le visage est éclairé par la lumière de la foi, je nous conseille – vous et moi en premier - de nous retrousser les manches et d’employer notre jeunesse, notre santé et notre vigueur dans l’accomplissement des actes d’obéissance, car par Allah, il ne nous reste à vivre que quelques petites heures avant de quitter ce monde !
In fine, j’implore Allah, exalté soit-Il, par Son Nom Suprême de nous inscrire parmi ceux qui jeûneront le mois de Ramadan, auront la plus haute récompense, accueilleront Laylat al-Qadr par les actes d’adoration et seront affranchis du Feu.