Les droits des animaux dans la Sunna prophétique

25/01/2015| IslamWeb

Le Prophète () est une miséricorde et un bienfait destinés à toute la création avec ce qu’elle comprend de créatures et d’êtres ainsi qu’à tous les mondes dans leur grande diversité. Le message de l’Islam appelle notamment à une application de la justice de manière totale, ce qui implique que l’homme soit juste avec lui-même, qu’il le soit dans ses relations avec ses congénères mais qu’il le soit aussi avec les autres créatures qui l’entourent ce qui englobe naturellement les animaux à l’égard desquels l’homme doit faire preuve d’équité et éviter d’exercer contre eux toute forme de tyrannie.
Les textes de la Sunna prophétique sont la meilleure preuve de cette préoccupation précoce de l’Islam pour les droits des animaux et pour l’obligation qu’il incombe à l’homme de faire preuve de douceur et de bienveillance à leur endroit. Ainsi, la Sunna montre clairement que les bêtes et les animaux sont des êtres vivants – à l’instar de l’homme – par conséquent il y a une grande récompense pour qui les aide à survivre en subvenant à leurs besoins vitaux où les sauve des affres de la mort. Et à ce propos le Prophète () nous a expliqué comment un soldat de l’armée des Banû Isrâ`îl rentra au Paradis grâce au fait qu’il ai donné de l’eau à un chien qui était à deux doigts de mourir de soif (dans les deux Sahîhs) ou encore comment un homme entra au Paradis car il fit l’impossible pour donner à boire à un chien qu’il avait vu haletant de soif et tentant de boire la rosée tellement il était assoiffé (Boukhari) ; à l’inverse, la Sunna prophétique nous parle d’une femme qui fut jetée en Enfer pour avoir enfermé une chatte sans la nourrir et l’empêchant donc d’aller se nourrir d’elle-même (Boukhari et Mouslim). Tous ces textes incitent à prendre soin des animaux et montrent que la réponse pour qui agit avec bienveillance à leur égard et leur procure des moyens de subsistance peut être immense.

Par ailleurs, les textes de la Sunna attirent l’attention sur le fait qu’il est très important de respecter les droits des animaux et interdisent de les négliger. Ainsi, selon Abû Dardâ` (Radhia Allahou Anhou) le Prophète () a dit : « Si Allah vous pardonne déjà ce que vous faites aux animaux, c’est qu’Il vous a beaucoup pardonné.» (Ahmed). Cette parole magnifique montre clairement l’importance que l’Islam donne au respect des animaux et incite à être bienveillant envers eux, notons que cette incitation intervient à une époque où même les droits élémentaires de nombreux êtres humains n’étaient ni respectés ni pris en compte ; en outre, l’Islam ne fait pas le distinguo, d’une part, entre les différentes catégories d’êtres humains – selon leur caractéristiques – et les animaux, et, d’autre part, entre les animaux et les éléments de la création inanimés.
Parmi les autres aspects concernant la préoccupation de la Sunna pour la préservation de tout ce qui est vivant, on trouve que le Prophète () et avant lui le prophète Ibrâhîm (Alaihi Sallam) ont fait de La Mecque et de Médine un sanctuaire protégé – ordre émanant évidemment d’Allah –, et c’est ainsi que tout ce qui se trouvait dans ces deux sanctuaires en termes d’humains de faunes ou de flores ont bénéficié de leur sécurité et ont pu tant qu’ils s’y trouvaient éviter toute forme de mal et de menace, c’est ainsi que la chasse y est complètement interdite et que la coupe des arbres et végétaux y est prohibée, disons que de manière générale tout ce qui se trouve dans ces périmètres ne peut en aucune manière voir ses droits menacés. C’est comme s’il y avait dans ce système l’autorisation donnée au souverain de créer des réserves naturelles et un droit octroyé à ce dernier de protéger certaines espèces animales des agressions à partir du moment où ces dernières se trouvent sur ses terres et prévenir ainsi leur extinction, laquelle menacerait l’équilibre naturel de l’environnement.

Quoi qu’il en soit, on constate que la vision islamique concernant la manière de traiter les animaux est une vision juste et équilibrée ; ainsi, on voit que l’Islam place les différentes créatures dans un ordre pyramidal, à son sommet il y a l’homme qu’Allah a honoré en lui envoyant un message, en lui donnant une raison et une grande responsabilité, puis après lui dans cette ordre viennent les autres animaux et enfin on trouve au bas de cette pyramide les végétaux, les choses inanimées et tout ce qui n’a pas d’âme. Selon cet ordre, l’Islam autorise aux créatures se trouvant au sommet de la pyramide à utiliser et consommer les créatures qui se trouvent sous elles, il y a là la garantie que le cours de la vie sur terre se perpétue. Toutefois, l’Islam a imposé des règles contraignantes à cette utilisation en instaurant des limites favorisant la justice et empêchant d’abuser de ce droit à utiliser ces créatures. Ainsi, cette guidée divine, comme le dit al-Sardjânî, forme la manière dont la civilisation islamique à travers les siècles traite les animaux, leur donne leurs droits et les soins qui leur sont dus, et c’est là une manière de faire unique dans l’histoire. Cette dernière a été traduite – sans aucun tapage médiatique – directement en actes et en systèmes d’organisation sociale par lesquels les musulmans s’approchent de leur Seigneur, lesquels actes et systèmes font en quelque sorte partie de leurs adorations. En somme, il y a là à la fois les bases d’un précepte humain et celles d’un motif d’adoration, en fait cette règle islamique du respect des droits des animaux est une adoration avant d’être une attitude seulement générée par la sensibilité humaine.
 

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