L’adoration est l’objectif de l’existence de l’être humain dans cette vie. C’est la raison pour laquelle Allah, exalté soit-Il, a envoyé les messagers et a révélé les Livres (sens du verset) :« Et Je n'ai créé les djinns et les hommes que pour M'adorer.» (Coran 51/56)
Comme Allah, exalté soit-Il, n’a pas créé cet être humain vainement, mais dans un but précis et pour une fonction importante, Allah, exalté soit-Il, ne l’a pas laissé ignorer la manière de remplir la fonction pour laquelle il a été créé. Il l’a créé, l’a instruit et lui a indiqué la voie qui mène vers Lui, exalté soit-Il, il en a fait une voie unique, dont le Livre est le guide et le Messager la porte. Celui qui désire suivre la voie sans guide se perd et celui qui désire pénétrer sans passer par la porte du Messager et sans la clé de la prophétie s’égare loin de la bonne voie. Allah, exalté soit-Il, a montré aux gens, par le biais de Ses messagers, comment L’adorer et avoir foi en Son unicité et Il leur a délimité les domaines de l’adoration et ses règles. Il n’y a qu’Allah Seul qui doit être adoré et Il ne l’est que de la façon prescrite par la religion (l’Islam).
De nombreux textes du Coran et de la Sunna incitent à s’attacher fermement à la Révélation et à la suivre. Ils ont mis en garde contre la poursuite de toutes les autres voies telles que les passions ou les illusions. Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) :
«Telle est Ma Voie dans toute sa rectitude. Suivez-la ! Ne suivez pas les pistes tortueuses qui ne feront que vous éloigner de la Voie du Seigneur !» Voilà ce qu’Allah vous recommande de faire ! Peut-être serez-vous ainsi amenés à Le craindre!» (Coran 6/153)
De même, Allah, exalté soit-Il, a mis en garde contre la transgression des ordres de Son messager, de sa Sunna et de Sa Charia et dit (sens du verset) :
« Que ceux qui désobéissent aux ordres du Seigneur prennent garde d'être frappés par un malheur ou d'être accablés par un châtiment cruel» (Coran 24/63)
C’est pourquoi un des hadiths fondamentaux qui ont éclairci ce sens et ont établi les règles et limites qui régissent cette question est celui rapporté par ‘Aïcha, qu'Allah soit satisfait d’elle, et dans lequel le Messager d'Allah () a dit : « Quiconque accomplit un acte d'adoration non conforme à notre religion, verra cet acte rejeté.» (Boukhari et Mouslim) et dans une autre version : « Tout acte qui est accompli sans être conforme à la Sunna est à rejeter.» (Mouslim)
Ce hadith représente l’une des grandes bases de l’Islam, il complète et parachève le hadith de ‘Umar, qu’Allah soit satisfait de lui, qui dit : « Les actions ne valent que par leur intention … » Les deux hadiths englobent toute la religion, ses fondements et ses branches, sa forme et son fond. Le hadith de ‘Umar est une référence pour les actions effectuées dans le for intérieur et celui de ‘Aïcha pour les actions apparentes. Ils comprennent la sincérité envers l’Adoré et la marche sur les pas du Messager, qui sont toutes deux une condition pour l’agrément de toute parole et tout acte, apparents ou cachés. Les actes de celui qui les voue sincèrement à Allah, exalté soit-Il, et qui sont conforment à la voie tracée par le Messager d'Allah () sont agréés, tandis que les actes de celui qui ne les accomplit pas en réunissant ces deux conditions sont rejetés. Allah, exalté soit-Il, réunit ces deux conditions dans ce verset (sens du verset) :
« Que celui qui espère donc rencontrer son Seigneur accomplisse de bonnes actions et Lui voue son adoration sans jamais Lui associer personne !» (Coran 18/110)
Le hadith montre que tout acte qui n’est pas conforme aux ordres du Législateur est rejeté. Ces paroles du Prophète () ‘sans être conforme à la Sunna’ signifient que tous les actes des créatures doivent respecter les règles de la Charia (Législation musulmane) et être régis par ses interdictions et ses injonctions. Ainsi, l’acte de celui qui suit les lois de la charia et se conforme à elle est agréé et l’acte de celui qui y déroge est rejeté.
A cause de son danger, toute innovation en matière de religion est blâmable et interdite, et son auteurs réprouvé. En vérité l’innovation est contraire à la charia et s’y oppose, et celui qui en introduit une se met dans la position de celui qui prétend corriger la Législation (Divine) en y apportant un ajout ou en en retranchant quelque chose. Il ne se suffit pas de la législation d’Allah, exalté soit-Il, et, de par son comportement, il accuse le Messager () de négligence dans la communication du message et la transmission de ce qui lui a été révélé. Or, notre Prophète () n’a laissé aucune bonne œuvre sans nous inciter à l’accomplir ni aucun mal sans nous mettre en garde contre lui. Aussi l’imam Mâlik, qu'Allah lui fasse miséricorde, a-t-il dit : « Celui qui introduit dans cette communauté une chose que nos prédécesseurs ne suivaient pas, prétend que Mohammed () a trahi le Message d’Allah parce qu’Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) :
‘Aujourd'hui, J'ai amené votre religion à son point de perfection ; Je vous ai accordé Ma grâce tout entière et J'ai agréé l'Islam pour vous comme religion !’ (Coran 5/3)
Et ce qui ne faisait pas partie ce jour-là de la religion n’en fait pas non plus partie aujourd’hui. » Nous n’ignorons certainement pas ce que la Oumma (communauté musulmane) a subi autrefois et aujourd’hui comme épreuves, malheurs, dispersions et différends dans la religion, à cause des innovations.
L’innovation représente tout ce qui n’existait pas au temps du Messager d'Allah () et de ses Compagnons, pour adorer Allah, exalté soit-Il, et se rapprocher de Lui, qu’il s’agisse de croyance, de paroles ou d’actes. Elle concerne aussi bien les actes cultuels, à faire ou à ne pas faire. Et de même qu’une innovation peut être introduite par l’accomplissement de ce qui n’est pas prescrit, elle peut se produire par l’abandon de ce qui est prescrit et permis si l’homme le délaisse avec l’intention de se rapprocher d’Allah, exalté soit-Il, et de se conformer à la religion.
Trois hommes allèrent voir les épouses du Prophète () afin de les interroger sur ses pratiques cultuelles. Lorsqu’ils en furent informés, cela leur parut peu. Ils dirent alors : ‘Que sommes-nous par rapport au Prophète () alors qu’Allah, exalté soit-Il, lui a pardonné ses péchés passés et futurs ?’ L’un d’entre eux dit alors : ‘Dorénavant, je passerai toute mes nuits en prières.’ Le second dit : ‘Quant à moi, je pratiquerai le jeûne tous les jours de ma vie.’ Et le troisième dit : ‘Quant à moi, je ne me marierai jamais.’ Le Prophète () alla alors les trouver et leur dit :
‘Est-ce bien vous qui avez dit ceci et cela ? Par Allah, je suis celui d’entre nous qui craint le plus Allah et le plus pieux. Pourtant, j'alterne journée de jeûne et journée normale. La nuit je prie et je dors, et je prends des épouses. Celui qui se détourne de ma tradition (Sunna) n’est pas des miens.’ » (Boukhari et Mouslim)
Les innovations relèvent toutes de l’égarement, elles ne comportent pas ce qui est bon ni ce qui ne l’est pas. Dans le hadith d’al-‘Irbâd ibn Sâriya, qu'Allah soit satisfait de lui, le Prophète () a dit :
«Méfiez-vous des choses inédites en religion car toute chose inédite est une innovation et toute innovation religieuse est égarement.» (Boukhari)
Al-Nasâ`î y rapporta l’ajout : « et tout égarement mène au Feu. » Mais toutes les innovations n’ont pas le même degré d’égarement. Certaines sont grandes, d’autres petites, certaines rendent apostats et d’autres pas.
Malgré son petit nombre de termes, ce hadith comprend beaucoup de sens et de questions. Il explique la règle générale qui sert à juger les actes comme prescrits ou non.
A travers cela, il apparaît que l’adoration, but pour lequel l’être humain a été créé, exige du Musulman de conformer ses paroles, ses actes, son comportement, et ses agissements aux méthodes imposées par la Charia, de les accomplir en faisant preuve d’obéissance et de soumission à Allah, exalté soit-Il, et en se conformant à Ses ordres, avec pour devise ces Paroles d’Allah, exalté soit-Il, au sujet des croyants bienheureux (sens du verset):
« La seule réponse qu'il sied aux croyants de donner quand ils sont convoqués devant Allah et Son Prophète pour que celui-ci juge leurs différends, est de dire : «Nous avons entendu et nous obéissons !» Ce sont ceux-là les bienheureux.»(Coran 24/51)
Source : la section arabophone d’Islamweb