L’avidité

31/01/2013| IslamWeb

Définition de l’avidité :
L’avidité, c’est de l’avarice accompagnée d’un désir (de possession) ardent. Ibn Radjab, qu'Allah lui fasse miséricorde, expliqua ce mot. « C’est le fait de désirer ce qu’Allah, exalté soit-Il, a interdit et de ne pas se satisfaire de ce qu’Allah lui a rendu licite qu'il s'agisse d'argent ou autres », dit-il.

La différence entre l’avarice et l’avidité :
Ibn al-Qayyim, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit : « La différence entre l’avidité et l’avarice est que l’avidité consiste à convoiter une chose, à la désirer avec ardeur et à chercher son acquisition par tous les moyens possibles »
L’avarice, c’est le fait de ne pas donner une chose après l’avoir acquise. Donc, l’avidité se manifeste avant l’acquisition d’une chose alors que l’avarice se manifeste après son acquisition. L’avarice émane de l’avidité et l’avidité incite à l’avarice. L’avidité est un sentiment interne et une personne avare obéit à son avidité, alors qu'une personne qui n’est pas avare désobéit à son avidité et se prémunit contre son mal et c'est la marque d'une personne qui réussit. Allah, Exalté soit-Il, dit (sens du verset) : « […] Quiconque se prémunit contre sa propre avidité, ceux-là sont ceux qui réussissent. » (Coran 59/9)
L'avidité est sans doute l'un des traits de caractère les plus répugnants. Elle est incompatible avec la foi. C’est pourquoi le Prophète () a dit :
« La poussière provoquée par la lutte dans le sentier d’Allah et la fumée de l’Enfer ne cohabitent jamais à l’intérieur d’un serviteur et la foi et l’avarice ne peuvent jamais s’unir dans le cœur d’un croyant. » [al-Nasâ`î, Ahmed (al-Albânî : Sahîh, Ahmad Châkir : Sahîh)]
L’avidité nous détruit. Une fois répandue dans une société, elle la détruit. Le Prophète () a dit :
«Quant aux déstructrices, ce sont : l'avarice obéie, la passion poursuivie et l'admiration de l'homme pour sa propre personne.. » (Al-Albâni : Sahîh)
C’est pourquoi le Prophète () a mis en garde contre ce caractère détestable, car il provoque l’injustice, la rupture des liens de parenté, les effusions de sang et la dilapidation des biens. Selon Abdallah ibn ‘Amr, qu'Allah soit satisfait de lui, le Prophète () a dit :
« Méfiez-vous de l’avidité, car elle a conduit ceux qui vous ont précédés à leur perdition en leur ordonnant de rompre les liens de parenté, ce qu’ils firent, et en leur ordonnant l’immoralité et ils devinrent immoraux […] » [Abou Daoud, Ahmed (Ahmad Châkir : Sahîh)]
Ce qui est vraiment étonnant, c'est qu'une personne avide vit toujours dans la pauvreté, même si elle fait partie des plus riches, car elle est avare même envers elle-même et amasse les biens pour autrui. C’est une réalité que l’on observe dans la vie des gens. On raconte à ce sujet qu'al-Hasan al-Basrî, qu'Allah lui fasse miséricorde, rendit visite à Abdallah ibn al-Ahtam alors qu’il était malade. Al-Ahtam vit son hôte regarder en direction d’une boîte dans sa maison et lui demanda : « O Abû Sa’îd, que dirais-tu si je te disais qu'il y a cent-mille dinars dans cette boîte, sur lesquels je n’ai pas payé la Zakat et dont je ne me suis jamais servi pour préserver mes liens de parenté ? » al-Hasan dit alors : « Malheur à toi ! Pourquoi as-tu amassé cet argent ? » Il répondit : « Par peur des aléas du temps, de la tyrannie du pouvoir et de la prolifération du clan » Il mourut ensuite et lorsqu’ils eurent terminé de l’enterrer. Al-Hasan, qu'Allah lui fasse miséricorde, dit : « Regardez ce pauvre homme. Son diable l'a endormi avec les aléas du temps, la tyrannie du pouvoir et la prolifération de son clan et l'a détourné des bienfaits qu'Allah, exalté soit-Il lui a accordés.
Regardez comment il a quitté ce monde en étant démuni et indigent. » Il se tourna ensuite vers son héritier et dit : « O cher héritier, ne suis pas l’exemple de ton compagnon qui a été trompé hier. Cet argent te vient licitement alors, ne fais pas en sorte qu’il soit un mal pour toi. Il te revient pur en guise de faveur de la part de quelqu’un qui l’amassait et l’interdisait (aux autres). Il l’amassait de l’argent illicite et l’interdisait à qui de droit »
Le jour de la Résurrection sera plein de regrets et le plus grand regret sera de voir ton argent dans la balance d’autrui. Quelle erreur et quel repentir manqué !
Le Prophète () a considéré l'avidité comme un péché capital.
Quant à celui qui se purifie de l’avidité, le Seigneur, exalté soit-Il, lui a promet la réussite. Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset) : « […] Quiconque se prémunit contre sa propre avidité, ceux-là sont ceux qui réussissent. » (Coran 59/9)