Dans une pièce à trois lits, un homme était étendu sur le lit du milieu, dans un coma complet, inconscient des appareils de contrôle de sa respiration et de son pouls, ainsi que des tubes de solutions médicales qui l'entouraient.
Chaque jour, depuis plus d'un an, venaient régulièrement sa femme avec son garçon âgé de quatorze ans, et ils le regardaient avec tendresse et compassion, lui changeaient ses vêtements, l'examinaient, demandaient aux médecins de ses nouvelles, sans rien de nouveau : coma complet et pas d’espoir de guérison.
Avant leur départ, la femme et l'enfant invoquaient Allah, exalté soit-Il, de le guérir, puis quittaient l'hôpital et revenaient pour une seconde visite le même jour. Les malades, les infirmiers et les médecins étaient stupéfaits de cette visite, car il n'y avait rien de nouveau dans l'état du malade. Quelle était donc cette étrange insistance à lui rendre visite deux fois par jour bien qu'il ne perçoive rien et fût dans un coma complet ?! Ils essayèrent de lui indiquer l'inutilité de sa visite deux fois par jour et lui conseillèrent de lui rendre visite une fois par semaine, mais la seule réponse de la femme était : « C’est à Allah que nous demandons de l’aide ».
Un jour, peu de temps avant l'heure de la visite, l'homme bougea changea de côté dans son lit, ouvrit les yeux, éloigna l’appareil à oxygène, se redressa et appela l'infirmière, alors que tout le monde le regardait avec ébahissement. Il lui demanda de débrancher les appareils, mais elle refusa et convoqua le médecin qui arriva, lui aussi tout surpris. Il lui fit faire quelques examens et le trouva en pleine forme, demanda d’emporter les appareils.
C'était l'heure de la visite. La femme et l'enfant entrèrent. Dès qu'ils le virent, les larmes se mêlèrent aux sourires, les pleurs aux invocations et les louanges d'Allah aux remerciements pour avoir accordé au mari la grâce de la bonne santé. C'est alors que le médecin demanda à la femme : « Vous attendiez-vous à le voir un jour dans cet état ? »
- Oui, par Allah, répondit la femme, je m'attendais à ce que j'entre un jour et que je le voie assis à nous attendre.
- Il y a une chose qui s'est passée sans que ni l'hôpital ni les médecins n’y aient joué le moindre rôle. Par Allah, informez-moi, pourquoi veniez-vous deux fois par jour et que faisiez-vous ?
- Etant donné que vous jurez par Allah, a répliqué la femme, je vous dirai que je visitais mon mari la première fois pour me rassurer sur son compte et invoquer Allah en sa faveur, puis j'allais, avec mon fils, chez les pauvres et les nécessiteux pour faire l'aumône en vouant ces aumônes à Allah dans l'intention qu’Il guérisse mon mari.
C'est ainsi qu'Allah, exalté soit-Il, ne l'a pas déçue et n'a pas rendu ses invocations vaines. Ensuite, elle sortit en sa compagnie pour rentrer chez eux et que règnent à nouveau le sourire, l'espoir et la joie pour lui et pour sa famille.
Leçons à tirer de ce récit :
- Le fait de s'en remettre totalement à Allah tout en cherchant les moyens d'atteindre son but.
- La confiance en Allah, exalté soit-Il, et le fait de penser du bien de Lui
- Le fait de verser une aumône en espérant la guérison du malade, et cela est l'un des moyens les plus importants du traitement.
- Les médecins, le traitement et les autres moyens de guérison, aussi importants soient-ils, ne sont que des moyens pour arriver à la guérison, et il faut se tourner vers le Guérisseur, exalté soit-Il, et s’attacher à Lui.