Souffrir sur le chemin de la da'wa

13/01/2013| IslamWeb

Souffrir est un phénomène incontournable pour tous les mouvements islamiques. La raison de cette souffrance est que l’Islam par son essence appelle à se rebeller contre les institutions fondées sur l’ignorance et les coutumes qui vont à l’encontre de la fitra (la nature saine). Cette caractéristique qui distingue l’Islam des autres mouvements en fait le plus susceptible d’être combattu. Nous voyons donc le pourquoi de la souffrance pour ceux qui appellent à l’Islam.
La souffrance et les épreuves qui vont avec sont l’un des moyens les plus importants et efficaces pour forger le caractère des représentants de l’Islam. La formation théorique n’a en effet aucune valeur si elle n’est pas accompagnée par un dur labeur et des difficultés. Même la foi a besoin de ces tests pour prouver sa véritable valeur et s’améliorer. Allah le Tout-Puissant dit dans le Noble Coran : « Parmi les gens il en est qui disent : "Nous croyons en Allah"; puis, si on les fait souffrir pour la cause d'Allah, ils considèrent l'épreuve de la part des hommes comme un châtiment d'Allah. Or, s'il vient du secours de ton Seigneur, ils diront certes : "Nous étions avec vous ! " Allah n'est-Il pas le meilleur à savoir ce qu'il y a dans les poitrines de tout le monde ? Allah connaît parfaitement les croyants et connaît parfaitement les hypocrites. » (Coran 29/10 et 11).
Il est bien connu que toute prétention doit être argumentée ou prouvée, la foi n’y fait pas exception. La constance dans les moments difficiles est une manifestation de la foi et elle est aussi la preuve de son existence et de sa fermeté. Allah le Tout-Puissant dit dans le Noble Coran : «Est-ce que les gens pensent qu'on les laissera dire : "Nous croyons !" sans les éprouver ? Certes, Nous avons éprouvé ceux qui ont vécu avant eux ; [Ainsi] Allah connaît ceux qui disent la vérité et ceux qui mentent. » (Coran 29/2 et 3).
Ainsi fut le décret d'Allah : que la vérité devrait être en éternel conflit avec le mensonge, et que chaque fois qu'un rayon de lumière apparaît, les forces des ténèbres se rassemblent pour l'éteindre. Allah le Tout-Puissant dit dans le Noble Coran : « Ils veulent éteindre de leurs bouches la lumière d'Allah, alors qu'Allah parachèvera Sa lumière en dépit de l'aversion des mécréants. » (Coran 61/8).
Depuis le début de la création et les premiers prophètes (que la Paix d’Allah sur eux), depuis la naissance du bien et celle du mal, la bataille entre les deux a été violente et sans répit. Mais la réalité qui ne cesse d’être prouvée de manière récurrente et qui apparaît assez clairement est que la vérité triomphe toujours au dépend du mensonge et de la corruption. Allah le Tout-Puissant dit dans le Noble Coran : « En effet, Notre Parole a déjà été donnée à Nos serviteurs, les Messagers, que ce sont eux qui seront secourus, et que Nos soldats auront le dessus. » (Coran 37/171 à 173).
Certains pourraient être tentés de se présenter devant les du'ât (ceux qui appellent à l’Islam) et de leur dire : « Vous travaillez beaucoup, parfois même la nuit et le jour. Mais au final vos résultats sont très minces, quelques personnes suivent votre appel et la majorité vous fuit. Pourtant vous voyez quelles sont les raisons qui détruisent ces mêmes personnes qui vous fuient. »
Un tel discours peut influencer beaucoup de du'ât (pluriel de dâ’iya), surtout ceux qui parmi eux manquent de détermination. C'est là que réside le rôle de la patience. Être prompt à cueillir les fruits de la da'wa n'est pas conforme à la patience qui doit caractériser le dâ’iya. Le prédicateur peut être à un certain endroit comme une école ou un institut en train d’interdire ce qui est interdit, de conseiller et d’encourager, de diffuser la da'wa (appel à l'Islam) et de parler à beaucoup de gens, mais il ne remarque pas lui-même le changement, car celui-ci ne se fait que progressivement. Tout comme le père ne remarque pas au quotidien que son fils grandit, car il le voit tout les jours. Mais pour autant son fils grandit graduellement ! Combien de du'ât ont abandonné leur travail d’appel dans un certain endroit pensant qu'ils n’avaient eu aucune influence, mais après leur départ, leur absence est devenue perceptible, et leur influence est alors apparue.
Ainsi, le prédicateur ne doit pas se précipiter pour recueillir le résultat et les fruits de sa da'wa, il doit au contraire patienter en ayant conscience que les résultats ne dépendent en réalité que d’Allah, le Très-Haut, il doit aussi se rendre compte que, d'après l'expérience logique issue de l'aspect historique et de l'aspect réaliste, tout effort sincère donne des fruits. Parce qu’il est rarement arrivé à une personne qui fait l’appel que personne ne lui réponde, que lorsqu’il donne des conseils ceux-ci ne bénéficient à personne ou que lorsqu’un savant s’assoit pour enseigner la science qu’il a accumulé, personne ne viennent apprendre. Chaque dâ’iya trouvera écho à son appel.
Les événements n'ont pas encore atteint le niveau que le Prophète Mohammad () a mentionné et contre lequel il nous a mis en garde, la soumission à la cupidité (avarice), la poursuite des désirs et l'influence de la vie mondaine. Ceci n'est pas encore arrivé à toute la nation musulmane, certains résistent. C'est peut-être le cas à un niveau individuel ou dans certaines régions spécifiques, mais il reste beaucoup de musulmans qui répondent et acceptent la da'wa, écoutent les conseils de celui qui les donne, lorsqu'il parle avec connaissance et sagesse.

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