La cruauté c’est la mort, la cruauté c’est la rudesse alliée à la dureté. C’est l’état d’un cœur dénué de la soumission et de l’obéissance aux versets d’Allah, exalté soit-Il. C’est la pire des punitions qui puisse être infligée au cœur, comme c’est le cas pour les cœurs des mécréants et des hypocrites.
Malîk ibn Dinâr a dit : « Allah a des punitions qu’Il inflige aux cœurs et aux corps : une vie misérable et une impuissance dans les actes d’adoration, et il n’y a de pire punition que la cruauté du cœur » (Helyate Al-Awliyaa’ )
Le même sens a été confirmé par Hodhayfa Al-Mar`achi qui a dit : « Nul n’a été frappé de pire châtiment que la cruauté du cœur » (Helyate Al-Awliyaa’)
Méditons ensemble le verset suivant :
«Puis, et en dépit de tout cela, vos cœurs se sont endurcis; ils sont devenus comme des pierres ou même plus durs encore; car il y a des pierres d’où jaillissent les ruisseaux, d’autres se fendent pour qu’en surgisse l’eau, d’autres s’affaissent par crainte d’Allah. Et Allah n’est certainement jamais inattentif à ce que vous faites.» (Coran 2/ 74)
Ceci fait allusion aux versets coraniques de la résurrection de celui qui avait été tué (Coran 2/72-73) ou à toutes les leçons de morale et admonitions adressées au peuple d’Israël et qui auraient fait disparaître les montagnes et attendri les rochers, alors que ce sont leurs cœurs qui auraient dû s’adoucir. Etant donné qu’ils ne se sont pas adoucis, ils ont donc mérité d’être qualifiés de cœurs cruels car ils se sont éloignés de la foi après la manifestation de ses causes et de ses exigences. Ces cœurs sont telles des pierres ou plus durs encore. La dureté des pierres était l’exemple le plus connu des gens pour exprimer la cruauté, car la dureté des pierres est une chose palpable. Allah, exalté soit-Il, a cependant pardonné aux pierres mais non à ceux qui ont des cœurs cruels : «car il y a des pierres d’où jaillissent les ruisseaux, d’autres se fendent pour qu’en surgisse l’eau, d’autres s’affaissent par crainte d’Allah. »
Méditons encore le verset miraculeux où Allah, exalté soit-Il, a décrit celui qui a un cœur cruel : «Bien au contraire! Ceux qui font le mal et qui se font cerner par leurs péchés, ceux-là sont les gens du Feu où ils demeureront éternellement. » (Coran 2/ 81) C’est-à-dire que les péchés se sont emparés de lui au point de l’entourer de toutes parts et d’empêcher l’entrée de quoi que ce soit. En effet, celui qui a commis un péché et ne l’a pas délaissé, ce péché le pousse à récidiver, à aller plus loin et à perpétrer un péché plus grand jusqu'à ce que les péchés s’emparent de lui et envahissent tout son cœur : sa nature se transforme et devient encline à commettre des péchés, et à s’y livrer avec plaisir, croyant qu’il n’y a aucun plaisir en dehors d’eux, détestant tout ce qui l’empêcherait d’en jouir, traitant de menteur celui qui lui conseille de s’en éloigner. Allah, exalté soit-Il, a dit : «Puis, mauvaise fut la fin de ceux qui faisaient le mal, ayant traité de mensonges les versets d’Allah et les ayant raillés.» (Coran « 30/10)
Ses péchés deviennent comme un voile qui lui cache tout : le regard qu’Allah, exalté soit-Il, lui porte, les délices du Paradis attendu, le châtiment de l’Enfer prévu, les manœuvres de satan aux aguets, l’affliction des anges qui ont pitié de lui. Le Messager d’Allah (Salla Allaou Alaihi wa Sallam) a dit : « Lorsque le croyant commet un péché, un point noir se forme dans son cœur ; s’il se repent de son péché, s’en démarque et demande pardon, ce point noir disparaît de son cœur ; s’il persiste dans son péché, ce point prend de l’ampleur jusqu´à envelopper tout son cœur. C’est la le « Rân » dont a parlé Allah, exalté soit-Il, dans Son livre : « Pas du tout, mais ce qu´ils ont accompli couvre leurs cœurs.» (Coran 83/14) » (Rapporté par At Tirmidhi, Ibn Mâja, Ahmad, Ibn Habban et Al Hâkim qui le qualifie d’authentique, de même qu’il a été authentifié et approuvé par Adh Dhahabi et par cheikh Al Albani dans Sahih Al Jam’i As Saghir).
L’individu au cœur cruel ignore tout cela en commettant les péchés et ne le voit pas. Il est visé par le hadith dans lequel le Prophète () a dit :
« Le fornicateur n’est pas croyant au moment où il fornique, celui qui s’enivre n’est pas croyant au moment où il s’enivre, le voleur n’est pas croyant au moment où il vole, et celui qui s’empare de rapines au vu et au su de tous n’est pas croyant au moment où il le fait ». (Rapporté par Boukhari)
Tiré du livre « Bi Ayyi Qalbinn Nalqâh » (Avec quel cœur allons-nous Le rencontrer) du Dr Khaled Abou Chaadi.