Il y a en ce moment comme un air d'années trente en France. La communauté musulmane française est la cible depuis quelques années maintenant de campagnes de dénigrement extrêmement agressives : caricatures, lois discriminantes, provocations verbales de "responsables" politiques, etc. Une confusion entre délinquance, immigration et islam est entretenue à dessein par des medias malhonnêtes aux ordres d'un pouvoir de plus en plus aux abois. En effet, étant incapable de trouver des solutions à une crise économique généralisée et s'aggravant de jour en jour, le pouvoir, plutôt que de faire face à ses responsabilités, a choisi de détourner la colère d'un peuple en souffrance vers un bouc émissaire tout désigné. Les musulmans seraient donc, via la délinquance endémique des quartiers et l'immigration de masse, les responsables du chaos social et économique qui ravage la société française. Rappelons tout de même qu'une analyse sociologique honnête nous montre que la communauté musulmane de France est peu représentée parmi les élites politiques et économiques du pays, lesquelles portent indiscutablement la responsabilité de ce chaos. En fait, les élites françaises ne font qu'exécuter les plans des financiers internationaux qui sont les vrais responsables de cette crise aggravée, lesquels ne sont en général pas des musulmans ni des catholiques d'ailleurs. Plus grave, la majeure partie des membres de cette communauté musulmane que la meute politico-médiatique montre du doigt appartient à la frange de la population la plus fragile socio-économiquement. Il y a donc dans cette mise en accusation d'une communauté politiquement et économiquement faible un mensonge, une malhonnêteté évidente et une lâcheté caractérisée.
La rhétorique employée par le pouvoir français n'est pas sans rappeler celle employée contre la communauté juive dans une France des années trente fort troublée. Et le plus tragique dans cette histoire est que certains descendants des victimes d'hier participent activement aujourd'hui à la diabolisation de cette autre communauté sémite que sont les musulmans. En effet, des représentants des élites communautaires juives n'ont de cesse de stigmatiser une communauté musulmane décrite par eux, ouvertement ou à demi-mot selon le style, comme étant un terreau pour le terrorisme international, totalement inintégrable au système de valeurs démocratique et républicain ou bien source d'une déstabilisation du substrat ethnoculturel français.
Pourquoi cet acharnement contre une communauté qui est frappée de plein fouet par la crise économique à l'instar de la grande majorité des Français, à qui profite cette manœuvre ? N'est-ce pas dangereux ? Ce à quoi ont mené les propagandes du passé ne peut-il pas aboutir aux mêmes funestes conséquences ? Ce n'est pas du catastrophisme que de dire cela. L'étude de l'histoire nous donne des clés de lecture qui peuvent éclairer notre réalité, et donc nous aider à éviter les écueils et erreurs du passé, encore faut-il que ceux qui détiennent les rênes du pouvoir le veuillent. Quoi qu'il en soit il ne fait nul doute que la France a tout à perdre dans ce jeu dangereux de la stigmatisation de la communauté musulmane qui, rappelons-le, compte six millions de personnes. Lesquelles n'ont dans leur immense majorité qu'une aspiration : vivre paisiblement comme les autres Français en jouissant des mêmes droits et en accomplissant les mêmes devoirs. Tous les analystes honnêtes et objectifs qui connaissent bien la sociologie de la communauté musulmane de France disent que la pratique religieuse de la majorité des membres de cette dernière n'est aucunement une menace pour la France. Bien au contraire, il y a dans la morale, l'éthique ou l'incitation au bon comportement portées par la religion musulmane des facteurs de paix social et d'élévation spirituel de l'individu. En somme, n'en déplaise aux islamophobes rabiques de tout poil, l'Islam bien compris est une chance pour la France.