Les derniers moments
19/02/2012| IslamWeb
Imaginez que vous soyez sortis de chez vous pour aller au travail, après avoir salué votre femme et accompagné vos enfants qui se sont mis d’accord avec vous sur le lieu et le moment où vous vous retrouverez à la fin de la journée scolaire, et que vous vous soyez ensuite rendus au travail pour commencer une nouvelle journée. Les fonctionnaires sont autour de vous, il y a du bruit partout, et vous êtes en train de faire votre travail…Soudain…vous sentez une très forte douleur dans la poitrine !! Vous posez la main sur votre poitrine tellement cela vous fait mal…les voix autour de vous commencent à baisser…vous regardez autour de vous, quelqu’un sent-il ce que vous avez ?? Chacun est occupé par son travail…il y a des visages souriants, d’autres sérieux, il y en a qui écrivent, d’autres qui lisent et d’autres qui parlent…la douleur dans votre poitrine s’accroît…les battements de votre cœur faiblissent et se réduisent…votre respiration devient de plus en plus difficile…Dois-je appeler quelqu’un et crier ou dois-je attendre que la douleur disparaisse ??...Vous ne savez que faire…à ce moment, vous vous rappelez vos petits enfants…votre enfant qui vous a embrassé avant de descendre de la voiture en vous disant : « Papa, ne tarde-pas aujourd’hui! » et votre fille qui vous a dit avant de descendre : « Papa, tu m’as promis de m’acheter un cadeau aujourd’hui, n’oublie pas ta promesse » et votre fils à qui vous avez dit avant qu’il aille à l’école : « Mon fils, sois attentif aux leçons et évite les mauvais compagnons » et qui vous a répondu : « D’accord papa ».
Vous vous souvenez de tout cela alors que votre respiration devient difficile, que vous comptez les battements de votre cœur, que la sueur ruisselle de votre corps, et vous n’entendez guère de sons hormis les battements de votre cœur et le râle de votre poitrine. Vous vous souvenez de votre épouse qui vous a salué sur le pas de la porte de la maison, en vous demandant : « Qu’aimerais-tu manger pour le déjeuner ? » et à qui vous avez répondu : «N’importe quel repas tout ce que tu fais de tes mains est délicieux », vous l’avez ensuite embrassée et vous êtes sorti…quel merveilleux sourire !!
Vous vous rappelez à ce moment, alors que vos forces commencent à manquer et que votre corps chancelle, votre tendre mère et votre père âgé, qui n’ont personne d’autre que vous pour prendre soin d’eux dans la vie d’ici-bas. Vous vous souvenez de vos frères et sœurs, et de vos amis qui vous aiment.
Vous vous rappelez, à cet instant fatal, les prières que vous n’avez pas accomplies, et la manière dont vous priez, l’argent que vous n’avez pas rendu à ses propriétaires. Il vous apparaît le visage d’un fonctionnaire que vous n’avez pas vu depuis de longues années !! Qui est-ce ? C’est un employé dont je me souviens; je l’avais privé d’une partie de ses droits et je ne l’ai pas revu pendant de longues années !! Comment m’est-il apparu tout à coup !!
Ô malheur !!...Je n’ai besoin que de quelques heures pour réparer ce que j’ai endommagé, pour me repentir de ce que j’ai fait : «afin que je fasse du bien dans ce que je délaissais»» (Coran 23/ 100). Je n’ai besoin que de quelques heures pour rejoindre mes enfants à la maison, pour les rassembler avec leur mère et mes parents et les étreindre dans mes bras, les embrasser et leur donner suffisamment, mais : «On les empêchera d’atteindre ce qu’ils désirent, comme cela fut fait auparavant avec leurs semblables, car ils se trouvaient dans un doute profond.» (Coran 34/ 54). A ce moment, la lumière a commencé à baisser, la douleur est devenue comme un poignard traversant la poitrine et la déchirant, ses yeux sont exorbités, son cœur bat à peine, sa langue ne lui permet même pas de parler et il sait maintenant : «et qu’il [l’agonisant] est convaincu que c’est la séparation (la mort), » (Coran 75/ 28). La dernière chose qu’il fait avant de chanceler est de crier. Puis plus rien !! Oui, rien !! C'est la dernière chose qu’il a faite, c’étaient ses derniers instants et sa fin !!
Chacun de nous croit-il être loin de ces moments ? Vous pouvez être au travail, au stade, en voiture, à la maison, à l’école, éveillé ou endormi, attentif ou insouciant :
«Les gens des cités sont-ils sûrs que Notre châtiment rigoureux ne les atteindra pas la nuit, pendant qu’ils sont endormis?
98. Les gens des cités sont-ils sûrs que Notre châtiment rigoureux ne les atteindra pas le jour, pendant qu’ils s’amusent?
99. Sont-ils à l’abri du stratagème d’Allah? Seuls les gens perdus se sentent à l’abri du stratagème d’Allah.» (Coran 7/ 97-99)
Nous lisons chaque jour les noms de personnes décédées et leur âge. Il viendra un jour où les gens liront notre nom, peut-être dans les journaux de demain ou d’après-demain. Nous sommes-nous préparés pour ce jour-là ? Sommes-nous prêts pour cet instant qui arrive soudainement et sans signes précurseurs ?
«Ô vous qui avez cru! Craignez Allah. Que chaque âme voit bien ce qu’elle a avancé pour demain. Et craignez Allah, car Allah est Parfaitement Connaisseur de ce que vous faites.» (Coran 59/18)