Le péché de celui qui ment en relatant son rêve

22/01/2012| IslamWeb

Al-Boukhari et Mouslim ont rapporté que Samura ibn Joundab a dit : « Le Prophète () avait l’habitude, après la prière du fajr, de se retourner vers ses Compagnons pour leur poser la question : « Est-ce que l’un de vous a fait un rêve hier soir ? ».

Abû 'Umar ibn 'Abd al-Barr a dit que ce hadith indique l'honneur et le mérite liés à la science des rêves, car le Prophète () ne s’en enquit que parce qu’il veut qu’on les lui raconte pour qu’il les interprète afin d’enseigner à ses Compagnons comment les interpréter à leur tour. Ayant loué Joseph ibn Ya'qûb, Allah évoque parmi les bienfaits qu’Il lui a accordé le pouvoir et le don de l'interprétation des rêves dans laquelle Joseph passa maître, ce qui fut également le cas de notre Prophète (). On comptait aussi le calife Abû Bakr parmi les plus talentueux dans le domaine. Ibn Sirîn, quant à lui, était, en matière d'interprétation des rêves, remarquablement compétent tout comme Ibn al-Musayyab.
Pour an-Nawawî ce hadith indique que, pour l’imam, il est recommandé, après la prière du fajr, de se retourner en direction de ceux qui ont prié derrière lui et de leur poser des questions au sujet des visions et, s’il y en a, de ne pas en retarder l’interprétation au-delà du début de la journée en raison, justement, de ce Hadith, car l'esprit, encore frais et concentré, risque de s’embourber dans des préoccupations mondaines incalculables qui le rendront incapable de restituer le rêve tel qu'il fut.
Parmi les raisons qui poussent à accélérer l’interprétation du rêve, il y a le fait qu’il se peut que celui-ci recommande de faire du bien ou qu’ilavertit d’un péché dont il faut se repentir. Le hadith indique aussi qu’il est permis de parler de la science et de l'interprétation de la vision après la prière du fajr et que l’imam a le droit de se détourner de la qibla quand il est en séance d’enseignement ou autres. Et Allah sait mieux.
 
Le péché de celui qui ment en relatant son rêve
Al Boukhari a rapporté, d’après Ibn 'Abbâs, que le Prophète () a dit : « Quiconque prétend avoir fait un rêve alors qu’il n’en est rien se verra obligé (au Jour du Jugement Dernier) de nouer deux grains d’orge et il n’y arrivera jamais. De même que celui qui prête oreille à ce que des gens disent à côté de lui malgré leur aversion pour cela - ou leur volonté de s’écarter de lui – aura (au Jour du Jugement Dernier) les oreilles remplies de plomb fondu. Quiconque fait une sculpture sera (au Jour du Jugement Dernier) châtié et chargé de la ranimer et il n’y parviendra jamais ».

Al-Boukhari a également rapporté, d’après Ibn 'Umar, que le Messager d'Allah () a dit : « Parmi les mensonges les plus graves, il y a le fait que l’individu prétend avoir vu ce que ses yeux n'ont pas vu ».
At-Tabarî fait valoir que le mensonge lié au rêve fait l’objet d’un avertissement plus grave que celui du mensonge commis par un individu éveillé qui, pourtant, peut être plus maléfique que lui dans la mesure où il peut prendre la forme d’une fausse attestation qui conduirait à tuer quelqu’un, à l’application d’une peine ou à la désappropriation. Cependant, le mensonge relatif au rêve est un mensonge contre Allah auquel on attribue, dans ce cas, qu'Il a fait voir ce qu’Il n’a pas fait voir du tout. De ce fait le mensonge fait sur le compte d’Allah est pire que celui fait sur le compte de Ses créatures en raison du verset : « Et quel pire injuste que celui qui forge un mensonge contre Allah ? » (Coran : 11/18). Or le mensonge concernant le rêve est un mensonge contre Allah à cause du hadith : « Le bon rêve est une portion de la prophétie ». En conséquence, ce qui est une partie de la prophétie est considéré comme étant inspiré par Allah le Tout Puissant. Fin de citation.

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