Comment le Coran a été préservé?
02/08/2010| IslamWeb
Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset): « En vérité c’est Nous qui avons fait descendre le Rappel (Coran), et c'est Nous qui en sommes gardien. » (Coran : 15/ 9).
Ibn Jarir At-Tabari a dit dans son Tafsir au sujet commentaire de ce verset : « Allah le Très Haut a dit : « nous avons fait descendre le rappel » ; celui-ci désigne le Coran et « nous en assurons la préservation » c’est-à-dire nous protégeons le Coran de sorte qu’on ne pourra pas y ajouter de faux éléments qui n’en font pas partie et ne pourra enlever une partie de ses dispositions, de ses peines et de ses prescriptions. » (Fin de citation)
As-Saadi pour sa part a dit dans son Tafsir en commentant ce même verset : « Nous avons fait descendre le rappel ». Celui-ci désigne le Coran qui rappelle toutes les questions et tous les arguments clairs et qui permet à celui qui veut se souvenir de le faire. Et « nous en assurons la préservation » c’est-à-dire : pendant et après sa révélation. Dans le premier cas, nous le protégeons contre l’écoute de la part de tout démon damné. Dans le second cas, Allah l’a déposé dans le cœur de Son messager qui l’a transmis aux cœurs des membres de sa communauté. Allah a préservé ses mots du changement, de l’augmentation et de la diminution comme Il a préservé ses sens de toute altération. De sorte que, chaque fois on a tenté de modifier son sens, Allah met à la disposition (des croyants) quelqu’un qui rétablit la vérité évidente. Ceci fait partie des plus importants signes d’Allah, de Ses bienfaits accordés à Ses serviteurs croyants. La préservation du Coran implique la protection de ses partisans contre leurs ennemis de sorte qu’aucun ennemi ne parviendra à les écraser ».
La révélation du Coran au Prophète () s’est faite progressivement durant 23 années. A ce propos le Très Haut, exalté soit-Il dit (Sens du verset): « (Nous avons fait descendre) un Coran que Nous avons fragmenté, pour que tu le lises lentement aux gens. Et Nous l'avons fait descendre graduellement. » (Coran : 17 /106).
Dans son Tafsir As-Saadi (Puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) a dit à propos de ce verset: « Ceci signifie : nous avons révélé le Coran progressivement pour distinguer la guidance de l’égarement, le vrai du faux : « pour que tu le lises lentement aux gens » signifie doucement pour leur permettre de le méditer, de réfléchir sur son sens et d’en tirer des connaissances et : « Nous l'avons fait descendre graduellement » c’est-à-dire petit à petit donc progressivement et durant 23 années.
A l’époque de la révélation du Coran, l’écriture était rare chez les arabes. C’est d’ailleurs pourquoi Allah les a décrits en ces termes (sens du verset): « C'est Lui qui a envoyé à des gens sans Livre (les Arabes) un Messager des leurs. » (Coran : 62/ 2). Ils se contentaient de mémoriser le Coran. Seul un petit nombre d’entre eux écrivait certains versets ou sourates sur des peaux ou des pierres lisses ou d’autres supports.
Au début de la révélation, le Prophète () interdisait l’écriture d’autres choses que le Coran. Il leur défendit à titre provisoire de transcrire ses propres paroles afin qu’ils se consacrassent à la mémorisation du Coran et à sa transcription et ne pussent confondre la parole du Prophète () avec celle d’Allah le Très Haut, pour mieux préserver le Coran contre tout ajout ou diminution. Il avait même choisi un groupe de Compagnons fidèles et bien instruits qu’il chargea de la transcription des versets coraniques. Ce groupe de Compagnon connu à l’époque par « les scribes de la Révélation » comprenait en plus des quatre califes, Abd Allah ibn Amr ibn al-As, Mouawiyya ibn Abi Soufyan et Zayd ibn Thabit (qu’Allah soit satisfait d’eux).
Le Coran resta donc préservé dans la mémoire des Compagnons et sur des peaux et d’autres supports jusqu’à l’avènement du califat d’Abou Bakr as-Siddiq (Radhiya Allahou ‘Anhou). Au cours des guerres d’Apostasie, de très nombreux Compagnons ayant appris le Coran par cœur furent tués et Abou Bakr, sur conseil de ‘Omar qui craignit que leur disparition n’entraînât la perte du Coran, confia à Zayd ibn Thabit, qui maîtrisait le mieux le Coran, la tâche de rassembler le Coran dans un seul volume pour pouvoir le préserver.
La deuxième compilation du Coran eut lieu lors du califat de ‘Outhman (Radhiya Allahou ‘Anhou). Ce dernier constatant, d’une part les divergences entre les instituteurs du Coran et leur sectarisme pour la récitation qu’ils avaient apprise et leur désapprobation des autres et l’ignorance des nouveaux musulmans de tout ce qui touche aux sept modèles de récitation « Al-Ahrouf As-Sab’ » d’autre part, pris la décision de réunir les gens autour d’un seul Moushaf conforme à la langue de Qouraych, qui est la langue de la révélation du Coran. Il chargea une commission présidée par le même Zayd ibn Thabit de ce travail et lui ordonna de se baser sur la compilation faite au temps d’Abou Bakr qu’il avait emprunté de Hafsa pour l’occasion. Lorsque la commission eut achevé son travail, ‘Outhmam restitua à Hafsa son Moushaf, envoya dans chacune des grandes régions de l’empire islamique une copie et ordonna que soit bruler tout autre support du Coran.