L’ordre de dépenser dans le sentier d’Allah, exalte soit-Il
14/07/2010| IslamWeb
Allah, exalté soit-Il, dit (sens du verset): « Et dépensez dans le sentier d’Allah. Et ne vous jetez pas par vos propres mains dans la destruction. Et faites le bien. Car Allah aime les bienfaisants » (Coran : 2/195)
Selon Al-Boukhari, Houthaifa () a dit au sujet de ce verset qu’il concerne les dépenses. Ibn Abi Hatim dit la même chose à propos de ce verset. Cet avis est aussi partagé par Ibn Abbas, Moujahid, ‘Ikrima, Sa’id ibn Joubayr,’Atta, Adh-Dhahhak, Al-Hassan Al-Basri, Qatada, As-Souddi et Mouqatil.
Al-Layth Ibn Saad rapporta le récit de Yazid Ibn Abi Habib selon lequel Aslam Abi ‘Imran dit qu’un homme faisant partie des Mouhajiroun (les émigrés) attaqua les rangs de l’ennemi à Constantinople et réussit à les percer. Des gens dirent que l’homme s’était jeté par ses propres mains dans la destruction. Abou Ayoub Al-Ansari () qui se trouvait parmi les combattants, dit : « Nous les Ansars nous connaissons mieux que vous l’explication de ce verset car il fut révélé à notre sujet. En effet, après que nous avions accompagné le Messager d’Allah () dans ses conquêtes, participé à ses victoires et à la propagation de l’Islam, nous nous sommes rencontrés pour discuter de notre nouvelle vie et nous nous sommes dit : « Allah nous a honorés par la compagnie de Son Prophète () et nous a choisi pour le soutenir jusqu’à que l’Islam se repende partout et que le nombre de musulman grandisse. Nous avions privilégié l’Islam sur nos familles et nos biens auxquels nous ne retournions qu’une fois la guerre finie. Maintenant que la guerre a pris fin nous allons nous installer chez nous pour nous occuper de nos familles et nos biens ». c’est alors que ce verset fut révélé. La destruction mentionnée dans le verset signifiait dans ce contexte le séjour parmi la famille et l’abandon du combat et du Jihad. Ce récit est rapporte par Abou Dawoud, At-Tirmidhi (qui le qualifia de bon) et Al-Hakim qui dit qu’il répond aux critères d’authenticité fixés par Boukhari et Mouslim.
Selon la version d’Abou Dawoud, Aslam Abou ‘Imran a dit : Lorsque nous étions a Constantinople l’armée romaine sortit en grand nombre de la ville et nous formâmes nos rang, l’un de nos homme sortit a leur rencontre, il réussit à percer leurs rangs avant de retourner sain et sauf, les musulmans se mirent a crier « Gloire a Allah Qui l’a épargné, il s’est jeté de ses propres mains dans la destruction ». Abou Ayoub dit alors : « Oh gens ! Vous interprétez ce verset d’une façon erronée. Il fut révélé pour nous les Ansars quand Allah, exalte soit-Il, accorda la victoire à Sa religion et multiplia le nombre des fideles nous nous dimes et si nous nous occupons de nos biens pour mieux les gérer. Allah fit alors descendre ce verset.
Abou Bakr ibn ‘Ayyach rapporta qu’Abou Ishaq As-Sobayi dit qu’un homme a dit a Al-Bara Ibn ‘Azib () : « Si j’attaque l’ennemi tout seul il est très probable que je serai tué, peut-on dire que je me suis jeté de mes propres mains dans la destruction ? » « Non » lui répond Abou Ayyoub avant d’ajouter : « N’est-ce pas qu’Allah dit à Son Messager (sens du verset): " Combats donc dans le sentier d’Allah, tu n’es responsable que de toi-même ", mais ce verset concernes les dépenses ». Rapporte par Ibn Mardawayi et Al-Hakim qui déclare qu’il répond aux critères d’authenticité fixés par Boukhari et Mouslim. Une version de ce récit fut aussi rapporté par Ath-Thawri et Qays ibn Ar-Rabi’ dans laquelle Al-Bara Ibn ‘Azib précise que la destruction dans ce verset signifie le péché que l’homme commet en abandonnant les dépenses dans le sentier d’Allah.
Selon ‘Atta, Ibn Abbas dit que le verset en question ne concerne pas le combat, mais plutôt les dépenses et en particulier celles relatives au combat dans le sentier d’Allah.
La signification donc du verset est qu’Allah, exalte soit-Il, ordonne aux musulmans de dépenser dans Son sentier par les moyens licites et en particulier les dépenses qui visent le combat contre les ennemis de l’Islam et la fortification des musulmans, toute négligence ou abandon de ces dépenses mènera son auteur a une perdition certaine et a sa propre destruction. A la fin de ce verset Allah, exalte soit-Il, fait une conjonction avec la bienfaisance, qui est l’aspect le plus sublime de l’obéissance lorsqu’Il dit, exalte soit-Il (sens du verset): « Et faites le bien. Car Allah aime les bienfaisants. »