La pertinence de l’instauration du pèlerinage
13/12/2009| IslamWeb
Il ne fait aucun doute qu’Allah (exalté soit-Il) a, par Sa sagesse et Sa grandeur, jeté le dévolu, depuis la création de l’homme, sur cette terre bénie de La Mecque, pour lui conférer un privilège qu’il n’a jamais accordé à aucun autre lieu de la Terre, lorsqu’il l’a élue domicile de ses Lieux Saints ainsi qu’un point de rencontre et de réunion pour les musulmans venus des quatre coins du monde répondre à l’appel d’Allah tout en Lui montrant leur gratitude pour leur avoir accordé les moyens de s’acquitter de ce grand devoir en venant ici rendre visite à cet antique sanctuaire.
Allah, exalté soit-Il dit (sens des versets) : « La première Maison qui a été édifiée pour les gens, c'est bien celle de Bakka (la Mecque) bénie et une bonne direction pour l'univers. Là sont des signes évidents, parmi lesquels l'endroit où Abraham s'est tenu debout; et quiconque y entre est en sécurité. Et c'est un devoir envers Allah pour les gens qui ont les moyens, d'aller faire le pèlerinage de la Maison. Et quiconque ne croit pas... Allah Se passe largement des mondes » (Coran : 3/96-97).
Quand nous lisons cette Parole Valeureuse « La première Maison qui a été édifiée pour les gens, c'est bien celle de Bakka (la Mecque) bénie et une bonne direction pour l'univers» on se sent assurés quand on entend certains dire que les premiers qui ont construit cette maison sont les anges du Miséricordieux (Ar-Rahman), justement parce que le mot arabe Annas (les gens), utilisé dans le verset, s’applique aussi bien à Adam qu’à ses descendants, ce qui signifie que cette antique maison a été construite avant ou avec le premier habitant du globe, en l’occurrence Adam (Alaihi Sallam).
Une autre interprétation veut que ce verset soit révélé en réponse aux Juifs, quand ils ont prétendu que, étant en Terre Sainte et en terre des prophètes, la ville de Jérusalem est plus méritante et plus valeureuse que la Kaaba.
En conséquence, Allah a montré par ce verset la position importante qu’occupe la Kaaba située à la Mecque (la Maison antique), tout en attirant leur attention et celle de tout le monde sur le fait que c'est là le premier et le plus honorable lieu de culte jamais établi pour les hommes (guide pour les mondes).
Allah, exalté soit-Il dit (sens du verset) : « pour participer aux avantages qui leur ont été accordés… » (Coran : 22/28)
En contemplant le sens, la portée et les orientations divines rapportées dans ce verset on se rend compte qu’il contient les éléments suivants:
Lorsqu’Allah, exalté soit-Il, a, en vertu ce verset ordonné d’accomplir le pèlerinage certains ont interprété le verset comme se referant aux avantages matériels, c’est-à-dire à l’exercice du commerce pendant la période du pèlerinage, alors que d’autres y ont vu les avantages spirituels liés à l'au-delà et d’autres encore ont fait un syncrétisme entre les deux qui est beaucoup plus susceptible et surtout plus plausible.
Ce verset en mentionnant les avantages il veut parler –mais Allah sait mieux- d’avantages propres à ce culte donc spirituels et matériels qu’on ne rencontre pas dans d'autres cultes.
Ibn Al-Jawzi (Qu’Allah lui fasse miséricorde) a écris dans son livre (Zad Al Mouyassar): « L’interprétation la plus plausible est celle qui combine les avantages de ce monde avec ceux de l’Autre parce que le commerce ne saurait être le seul but poursuivi mais plutôt un accessoire, le but étant le pèlerinage ».
Abdoul Karim Al-Khatib quant à lui a écris dans son livre (l’Interprétation Coranique): « les avantages dont bénéficient les pèlerins sont aussi nombreux que diversifiés selon la nature des pèlerins eux-mêmes. Ainsi il y en a qui sont spirituels découlant de la majesté, de la splendeur et de la bénédiction du lieu et du grand rassemblement qui est particulièrement touchant et émouvant pour l’individu surtout quand il voit tout ce monde dans la même situation, habillé de la même façon, portant l’Ihram, dénué de tous les biens de ce monde ici bas, de tout prestige et de toute autorité.
Al-Nasafi (qu’Allah lui fasse miséricorde) a bien dépeint ce devoir (le pèlerinage) en comparant ses activités aux scènes de l'au-delà quand il dit: « quand il va dans la brousse le pèlerin ne compte que sur ses propres moyens et ne mange que de sa propre provision. Il en est de même de celui qui part pour le grand voyage, il n’aura devant lui que ce qu’il a pu mettre de côté pour s’en servir dans cette solitude et où il n’aura de consolation que dans les œuvres pies qu’il avait accompli durant son séjours dans cette vie.