Quiconque s'apprête à accomplir le pèlerinage ou une Omra, doit :
se tailler les ongles, se couper les moustaches, s’épiler les aisselles et le pubis, se laver, s'habiller d'un Ridaa et d’un Izar blancs et propres et porter des sandales.
Arrivé au Miqate, il accomplit une prière, surérogatoire ou obligatoire, formule l'intention du pèlerinage et dit : « Labbayk Allahoumma labbayk » (Me voici mon Seigneur, me voici pour accomplir un pèlerinage).’’
Cela s'il ne veut accomplir que le pèlerinage.
S'il compte, en même temps, accomplir une Omra avec son un pèlerinage et qu’il désire jouir d'une vie normale après sa Omra, qu’il en formule également l'intention.
S'il désire réunir Omra et pèlerinage, sans quitter son Ihram, il l'indique aussi et dit :
« Je compte accomplir l'Omra et le pèlerinage (ensemble sans me désacraliser). »
Il lui est possible aussi de poser cette condition et dire : « Seigneur ! Permets-moi de quitter mon Ihram, là où je serai incapable de poursuivre mon pèlerinage. »
Si jamais il lui arrive un empêchement, une maladie ou autre, il peut quitter son Ihram sans être astreint à offrir une compensation.
Le pèlerin ne doit pas cesser de répéter la Talbiya à haute voix sans toutefois se donner du mal. La femme ne doit pas répéter la Talbiya à haute voix. Il lui suffit qu’elle soit entendue par sa voisine.
Après la Talbiya, le pèlerin invoque Allah et implore le salut sur Son Prophète, .
Il renouvelle la Talbiya à toute modification de sa situation, tel que monter ou descendre de voiture, après les prières, à la rencontre de compagnons de voyage...
Le pèlerin doit retenir sa langue et ne dire que des invocations, détourner son regard de ce qui est illicite, se montrer généreux pendant son pèlerinage pour que ce dernier soit agrée par Allah, exalté soit-Il, être affable avec ses compagnons de voyage, leur parler aimablement, les saluer et leur offrir de ses provisions.
Arrivé à proximité de La Mecque, il est souhaitable de se laver, d'emprunter la voie supérieure qui mène à la ville et d'entrer à la Sainte Mosquée par la porte de Béni Chaïba dite aussi Bab Assalam.
En y entrant, le pèlerin dit :
« Au nom d'Allah, que la prière et le salut soient sur le Messager d'Allah. Ô Seigneur ! Ouvre-moi les portes de Ta miséricorde. »
« Je cherche protection auprès d'Allah le Très-Grand, auprès de Son visage majestueux et Son royaume éternel, contre Satan le maudit. »
Il peut aussi s’il le désire ajouter l’invocation suivante :
« Seigneur ! C'est Toi la Paix ! De Toi émane la paix, accorde-nous le salut de la paix.
Seigneur ! Attribue à cet Edifice encore plus d'honneur, plus de grandeur, de noblesse, de majesté et de respect. Accorde à celui qui le visite, l'honore et le respect : honneur, grandeur, noblesse, considération et bien-être. A Dieu, Créateur de l'univers, la plus grand louange, telle qu'Il en est digne et comme il sied à Sa noble Face et à Sa Majesté grandiose. Merci à Dieu qui m'a fait parvenir à Sa Demeure et m'en a jugé digne. Merci à Lui en tout état de cause. Seigneur ! Tu as exhorté Tes serviteurs à accomplir le pèlerinage, me voici, Seigneur ! Exauce ma dévotion et pardonne mes péchés. Améliore toute ma situation. Il n'y a de Dieu que Toi. »
Ensuite, il va directement au Tawaf en état de pureté, le Ridaa couvrant l'épaule gauche, puis passé par derrière sous le bras droit et rabattu par devant sur l'épaule gauche.
Le pèlerin doit embrasser la pierre noire s'il est possible ou la toucher par la main, il fait un signe de la main envers elle s'il ne peut y arriver.
Ensuite, face à la pierre noire, il s'arrête droit, formule l'intention du Tawaf et dit :
" Seigneur ! Je me présente ayant foi en Toi, croyant en Ton Livre, remplissant ma promesse envers Toi et me conformant à la Sunna de Ton Envoyé Mohammed ."
Il commence alors son Tawaf , ayant la Kaâba à sa gauche, hâtant le pas, invoquant Allah, priant et adressant le salut à son Prophète, . Quand il arrive à l'angle yéménite, il le touche de la main. Il termine ainsi le 1er tour et dit : « Seigneur ! Fais-nous prospérer en cette vie et dans l'autre, et préserve-nous du supplice du Feu. »
Il accomplit de la même façon les 2ème et 3ème tour.
Au 4ème tour et aux suivants, il ralentit le pas et marche normalement.
Après le 7ème tour, il va au « Moultazim » (partie de la Kaâba entre la porte et la pierre noire) et y fait des invocations humblement.
Ensuite il se dirige à Maqam Ibrahim et y accomplit deux Rakaâtes: la 1ère avec la ‘’Fatiha’’ et la sourate ‘’Les Mécréants’’, la 2ème avec la ‘’Fatiha’’ et la sourate ‘’La Sincérité’’.
La prière terminée, il va à Zamzam et boit de son eau à satiété. Là, tout en buvant, il invoque Allah et lui présente ses vœux. Il peut dire:
‘’Seigneur, je T'implore de m'accorder un savoir utile, un avoir immense et la sauvegarde de tout mal.’’
Il revient de nouveau à la pierre noire pour l’embrasser ou la toucher de la main, puis il va au Saây et y accède par la porte de Safa en récitant le verset 158 de la sourate 2 (La vache).
En y arrivant et face à la Kaâba, il dit :
‘’Allahou Akbar (3 fois)! Il n'y a de Dieu qu'Allah, sans associé!
A Lui la Royauté, le suprême hommage et la Toute Puissance.
Il n'y a de Dieu qu'Allah, l'Unique. Il a accompli Sa promesse, soutenu Son serviteur, et tout Seul, a mis en déroute les coalisés.’’
Là-dessus, il implore Allah de lui accorder ce qu'il désire, des biens de ce monde et de l'autre.
Il quitte Safa et se dirige vers Marwa, tout en invoquant Allah le long de ce parcours.
Au fond de la vallée, délimitée aujourd'hui par les signaux verts, le pèlerin accélère sa marche entre ces balises. Quand il les dépasse, il reprend sa marche normale.
Il ne cesse d'invoquer Allah et d'adresser le salut à Son Prophète le long de ce trajet.
Arrivé à Marwa, il y monte et dit ce qu'il avait déjà dit sur Safa. Il reprend sa marche dans la vallée, dans là direction de Safa, jusqu'à ce qu'il arrive. Il y monte, invoque Allah, puis reprend sa marche vers Marwa, et ainsi de suite jusqu'à l'accomplissement des sept étapes comprenant quatre arrêts à Safa et quatre arrêts à Marwa.
S'il s'agit seulement d'une Omra, le pèlerin se fait couper les cheveux après le Saây et quitte son Ihram. Sa Omra est terminée.
Elle est aussi terminée pour le pèlerin qui, réunissant Omra et pèlerinage, désire quitter son Ihram et reprendre sa vie normale avant le grand pèlerinage. Il se fait aussi couper les cheveux après le Saây et quitte son Ihram.
Mais le pèlerin qui accomplit seulement le grand pèlerinage (Ifrad) ou celui qui réunit le pèlerinage et l'Omra (Qiran) sans quitter son Ihram, ceux-là n'ont pas à se raser après le Saây. Ils doivent rester en état d'Ihram jusqu'à l'accomplissement du jet contre les Djamarat Al Aqaba le 10 Dhoul Hidja. Ce n'est qu'à ce moment qu'ils quittent leur Ihram.
Le 8 Dhoul Hidja, le pèlerin qui a quitté l'Ihram, le reprend comme il l'a fait auparavant et formule l'intention du pèlerinage et celui qui a gardé son état d'Ihram le poursuit.
Le pèlerin se rend le matin du 8 Dhoul Hidja à Mina, sans omettre la Talbiya. Il y passe le 8 et la veille du 9 pour y accomplir cinq prières rituelles.
Le jour d'Arafat, le 9 Dhoul Hidja, après le lever du soleil, il quitte Mina et se rend à Namira par la route de Dhab. Il y reste jusqu'à midi, se lave et regagne la mosquée du lieu où le Prophète, , fit ses prières. Il y accomplit, avec l'imam, les deux prières du Dhohr et de l'Asr, toutes deux réunies et raccourcies, en avançant l'heure de l'Asr. Après, le pèlerin se rend à Arafat. Il s'y arrête à n'importe quel endroit. Le Prophète, , a dit:
« Je me suis arrêté ici, mais Arafat toute entière est valable pour y faire station. » [Mouslim].
Il serait bon de prendre place près des roches en bas de la colline Ar-Rahma où s'arrêta le Prophète .
On peut être assis, debout ou en voiture. On prie et on implore Allah jusqu'au coucher du soleil, à la tombée visible de la nuit.
A ce moment, le pèlerin se dirige calmement vers Mouzdalifa par le chemin des deux cols.
Dès son arrivée, avant même de déposer ses bagages, le pèlerin accomplit la prière du Maghreb. Ensuite, il s'occupe de ses bagages et fait la prière de l'Icha.
Il passe la nuit à Mouzdalifa à n'importe quel endroit. Le Prophète, , a dit: «Je me suis installé ici, mais toute Mouzdalifa est valable (pour y passer la nuit). » [Mouslim].
Dès qu'il voit poindre l'aube, il accomplit la prière du matin, ramasse sept cailloux ou plus, pour les jeter à Djamrate Al Aqaba et se rend à Mach'âr Al Haram, l'étape sacrée. Il prie et invoque Dieu.
Il continue, ensuite, son chemin vers Mina, répétant toujours la Talbiya . En passant, en chemin par la vallée de Mouhassir, il active sa bête ou accélère sa voiture sur une distance de lancement d'une pierre.
Quand il arrive à Mina, il va directement aux Djamarates d'Al Aqaba et y jette sept cailloux dans le bassin. Il lève le bras à chaque caillou et dit : ‘’Allahou Akbar.’’
Il peut ajouter cette phrase : ‘’Seigneur exauce mon pèlerinage. Agrée mon effort et pardonne mes péchés.’’
S'il a une bête à sacrifier, il l'égorge lui-même, s'il en est capable, sinon il charge un autre de le faire. Toute Mina est valable pour le sacrifice.
Le Prophète. , a dit: « J'ai fait mon sacrifice ici, mais Mina toute entière peut servir de lieu pour le sacrifice. » [Mouslim].
Ceci fait, le pèlerin se rase les cheveux ou se les fait couper. Mais le rasage est préférable.
Arrivé à ce stade, le pèlerin voit s'achever son Ihram. Tout lui sera permis, sauf le rapport sexuel.
Le Prophète, , a dit : « Quand l'un de vous aura jeté Djamrate Al Aqaba et se sera rasé les cheveux, tout lui sera permis sauf les femmes. » [Abou Dawoud].
C'est-à-dire il peut se couvrir la tête et reprendre ses habits habituels.
Après il rentre à la Mecque pour faire le Tawaf de l'Ifadha, l'une des obligations du pèlerin. Il se rend à la Kaâba en état de pureté et accomplit le Tawaf, identique au Tawaf de l'arrivée. Seulement, il n'a pas à porter son Ridaa comme il l'avait fait au début, ni à activer sa marche durant les trois premiers tours du Tawaf.
Après les sept tours, le pèlerin fait deux Rakaâtes derrière Maqam Ibrahim.
Si le Saây est déjà accompli, il n'a pas à le refaire. Mais si le pèlerin avait réuni le grand et le petit pèlerinage et quitté son Ihram entre eux, il doit refaire le Saây conforme au premier. Ce Saây terminé, le pèlerin est totalement libéré de toute interdiction notifiée par l'Ihram.
Le jour même, il retourne à Mina et y passe la nuit.
Le lendemain, 11 Dhoul Hidja, après-midi, il jette les Djamarates dans les trois bassins. Il commence par la 1ère Djamra qui se trouve près de la mosquée d’Al Khaïf. Il y jette sept cailloux, l'un après l'autre, accompagnant chacun de la formule: "Allahou Akbar". Il s'écarte ensuite un peu, en face de la Qibla (en direction de la Kaâba ) pour prier et invoquer Allah suivant ce que Allah lui inspire à ce moment.
Il avance ensuite vers la 2ème Djamra et y jette encore sept cailloux comme il vient de le faire à la 1ère. Puis, il s'en écarte pour prier Allah et L'invoque en faisant face à la Kaâba.
Il s'approche en fin de compte de la 3ème et ultime Djamra pour y jeter également sept cailloux tout en prononçant à chaque fois la formule: "Allahou Akbar". Après avoir terminé cette Djamra, le pèlerin se retire sans s'arrêter pour faire des invocations. C'est ainsi que se comportait le Prophète, .
Il refait le lendemain à midi ce qu'il a fait la veille.
S'il est pressé de rentrer chez lui, il termine le jet contre les Djamarates et repart à la Mecque avant le coucher du soleil. Si aucune urgence n'exige son retour pressé, il passe la nuit à Mina pour refaire les mêmes jets contre les Djamarates dans l'après-midi du lendemain, puis il regagne La Mecque.
Quand il se décide à partir, il effectue le Tawaf d'adieu, fait deux Rakaâtes derrière Maqam Ibrahim et reprend le chemin du retour en disant :
‘’ Il n'y a de Dieu qu'Allah, sans associé. A Lui la Royauté, la Suprême Louange et la Toute Puissance. Nous rentrons repentants, adorant Allah, nous prosternant devant Lui, le remerciant. Il n'y a de Dieu que Lui. Il a accompli Sa promesse, soutenu Son serviteur et, seul, Il a défait les coalisés.’’
Et Allah sait mieux.