■ Veille à multiplier les œuvres pies, notamment pendant le mois de Ramadan, car la rétribution des actes surérogatoires y est égale à celle des prescriptions dans les autres mois. De plus, pendant le mois de Ramadan, se réalise un niveau d’aisance et de dynamisme sans pareil dans les autres mois, loin s’en faut. Cela tient au fait que les esprits paresseux dans le domaine de la bienfaisance sont emprisonnés par la faim et la soif, tandis que les démons qui freinent l’accomplissement du bien sont entravés ; les portes de l’enfer sont fermées et celles du paradis grandes ouvertes ; un héraut appelle chaque nuit sur l’ordre de Dieu : « Ô aspirant au bien, accours ! Ô aspirant au mal, réfrène-toi ! »
■ Pendant ce mois honoré, il convient que tu ne t’occupes que des œuvres de l’au-delà, et que tu ne t’engages dans aucune œuvre de l’ici-bas que lorsque cela est nécessaire. Travaille pour gagner ta subsistance tout au long de l’année de manière à pouvoir te consacrer au culte pendant ce mois. Pendant les dix derniers jours, tourne-toi vers Allah et attache-toi à Son adoration avec une ardeur renouvelée. Si tu as la possibilité de ne point quitter la mosquée pendant la dernière dizaine sauf pour ce qui est indispensable, fais-le.
■ Veille à accomplir la prière des Tarâwîh toutes les nuits du mois de Ramadan. Dans certains pays, il est devenu de coutume de l’alléger au point que l’on manque à certains piliers de la prière, sans parler de ses actes surérogatoires. Or, il est notoire que, pour cette prière, nos pieux prédécesseurs répartissaient tout le Coran et en récitaient une partie chaque nuit, de manière à achever sa récitation au cours de l’une des dernières nuits du mois. Si tu peux suivre leur exemple, ne te prive pas de cette manne. À défaut, mets un point d’honneur à accomplir les piliers de la prière et à observer ses règles de bienséance.
■ Scrute la Nuit de la valeur, Laylatoul Qadr, qui surpasse mille mois en mérite. C’est une nuit bénie durant laquelle est décidé tout ordre sage. Celui qui en reçoit le privilège voit des lumières éclatantes, il voit les portes du ciel grandes ouvertes et les anges montant et descendant. Il se peut même qu’il voie toutes les créatures prosternées devant Dieu — Exalté soit-Il —, leur Créateur. La majorité des savants est d’avis que cette nuit intervient au cours de la dernière dizaine du mois de Ramadan, et plus vraisemblablement les nuits impaires. Certains gnostiques en reçurent le privilège la nuit du dix-sept, ce qui correspond à l’avis d’Al - Hassan Al - Basri. Certains savants l’identifièrent à la première nuit du Ramadan, tandis que d’autres grandes figures dirent qu’elle n’est pas déterminée de manière spécifique et qu’elle tourne parmi les nuits du Ramadan. Selon cette dernière opinion, le secret (de cette rotation) réside dans l’incitation des croyants à être entièrement tournés vers Dieu — Exalté soit-Il — et vers Son adoration à toutes les nuits de ce mois, dans l’espoir de recevoir le privilège de cette nuit qui leur fut occultée, et Dieu est le plus Savant.
■ Veille à rompre le jeûne le plus tôt possible, dès que tu as acquis la certitude que le soleil s’est couché, et retarde le Souhûr autant que faire se peut, sans tomber dans le doute. Veille également à offrir aux jeûneurs le repas de rupture du jeûne, ne serait-ce que par le biais de quelques dattes ou d’une gorgée d’eau, car quiconque offre à un jeûneur le repas de la rupture du jeûne reçoit une rétribution équivalente à la sienne, sans retrancher à sa rétribution. Efforce-toi de ne rompre ton jeûne, ni de faire rompre le jeûne d’autrui, qu’à l’aide d’une nourriture licite.
■ Veille à manger peu, et nourris-toi des aliments licites disponibles sans rechercher les mets délicieux. Car le jeûne vise à casser l’appétit, alors que la consommation importante de nourriture et la recherche des délices contribuent au contraire à exacerber et à renforcer l’appétit.
■ Veille, par ailleurs, à jeûner les jours recommandés par la législation comme le jour de `Arafah pour les non pèlerins, et les jours de `Âshûrâ’ et de Tâsû`â’, ainsi que les six jours de Shawwâl, à commencer par le deuxième jour de l’aïd. Car cela est plus efficace au plan de l’exercice spirituel.
■ Veille à jeûner trois jours de chaque mois car cela équivaut au jeûne perpétuel. Si tu peux le faire pendant les jours blancs (13ième, 14ième et 15ième jours du mois lunaire), cela est encore mieux.
■ Veille à jeûner de manière générale, notamment pendant les périodes bénies, comme les mois sacrés, et les jours honorés tels que les lundis et les jeudis.
■ Sache enfin que le jeûne est la pierre angulaire de l’exercice spirituel et la base de l’effort sur soi. On rapporta à cet effet que le jeûne compte pour la moitié de la patience. Le Messager de Dieu — — dit : « Toutes les bonnes œuvres du fils d’Adam sont démultipliées du simple au décuple, jusqu’à sept cents fois, dit Allah — Exalté soit-Il —, sauf le jeûne, qui M’appartient et J’en octroie la rétribution ; (le serviteur) y abandonne son désir, sa nourriture et sa boisson pour Moi. » Il dit aussi : « Le jeûneur a deux joies, une première lors de la rupture du jeûne, et une seconde lorsqu’il retourne à son Seigneur. » et « L’haleine du jeûneur est plus parfumée auprès d'Allah que le musc. »