Bonjour, je me pose la question depuis longtemps sur plusieurs versets enchaînés à la fin de la sourate Ash-Shuaraa (26).
Les versets sont les suivants :
(221-226) "Vous apprendrai-Je sur qui descendent les diables? Ils descendent sur tout calomniateur, pécheur. Ils tendent l'oreille... Cependant, la plupart d'entre eux sont menteurs. Et quant aux poètes, ce sont les égarés qui les suivent. Ne vois-tu pas qu'ils divaguent dans chaque vallée, et qu'ils disent ce qu'ils ne font pas?"
Je voulais savoir si ces versets veulent dire que les diables aiment bien les calomniateurs et qu'ils tendent leurs oreilles pour après aller tout raconter ailleurs pour faire semer la corruption ?
Et quant aux poètes, sachant qu'Allah dit cela, je me demandais s'Il fait référence à que c'est haram ou juste Il nous met en garde contre eux sans forcément l'interdire ?
Et ça a quelque chose à voir avec la musique, chanson, etc. ? Car les musiques d'aujourd'hui ne font que de rimer chaque fin de parole et à la fin ça imite la poésie...
Voilà ma question, merci pour votre temps !
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Le verset ne fait pas référence aux gens qui colportent des nouvelles pour semer la discorde entre les gens (Al-Nammâmîn), mais aux calomniateurs et aux menteurs. Il ne fait aucun doute que colporter des propos pour semer la discorde entre les gens est interdit, c’est ce qu’indique ce hadith rapporté par Ahmad et Boukhari dans Al-Adab Al-Mufrad (p.168) où le Prophète () a dit : « Vous informerai-je de qui sont les meilleurs d’entre vous ? Oui, dirent-ils. Il expliqua : Ceux qui, lorsqu’on les voit, nous rappellent Allah. Et vous informerai-je des pires d’entre vous ? Oui, dirent-ils. Il dit : Ceux qui colportent les propos des gens pour semer la discorde entre eux et brouillent ceux qui s’aimaient, ceux qui veulent que les gens innocents périssent. » Ce hadith est jugé authentique par Al-Arnâ’ût et Al-Albânî.
Concernant les poèmes, le verset n’indique pas que tous les poèmes sont interdits. Au contraire, le statut d’un poème dépend de son contenu. Si la teneur du poème est bonne comme l’étaient les poèmes des compagnons et de leurs successeurs et qu’il est employé à bon escient, alors le statut de ce poème est qu’il est bon et autorisé. Et si la teneur du poème est blâmable, comme les poèmes des gens libertins où les poèmes satiriques dans lesquels sont formulé à tort des attaques contre des personnes, alors ce poème est blâmable et interdit. C’est pour cela qu’on a rapporté ce propos du Prophète () : «Le statut d’un poème est à l’image des paroles. Les bons poèmes sont comme les bonnes paroles et les mauvais poèmes sont comme les mauvaises paroles. » Rapporté par Abu Ya’la dans la Musnad selon Aisha. Mais aussi par Boukhari dans Al-Adab Al-Mufrad, Al-Tabrânî dans Al-Awsat selon Abdullah ibn ‘Amr. Jugé authentique par Al-Albânî dans Sahih Al-Jâmi’.
Par ailleurs, il n’y a aucun lien entre les poèmes et la musique. Les savants ont énoncé qu’il est interdit d’utiliser des instruments de musique et de les écouter, sauf pour les femmes qui ont le droit d’utiliser le tambour en raison de ce qui a été rapporté de source sûre du Prophète () qui a dit : « Il y aura des gens de ma communauté qui déclareront licites la soie, le vin et les instruments de musique. » Un ensemble de savants ont mentionné que l’interdiction d’écouter des instruments de musique est l’objet d’un consensus des savants, dont Al-Qortobî, Ibn Salâh, Ibn Rajab, Ibn Al-Qayyim et Ibn Hajar Al-Haytamî.
Et Allah sait mieux.
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