Une question concernant le fait de s’essuyer les chaussettes pour une personne qui souffre d’incontinence et qui agit selon les avis de l’école malikite qui affirme qu’il n’est pas obligé de refaire les ablutions pour chaque prière tant qu’un annulatif des ablutions autre que celui lié à son incontinence n’est pas survenu. Cet homme a fait ses ablutions en raison d’un autre annulatif et durant ses ablutions, un liquide dû à son incontinence s’est écoulé et il ne s’en est pas soucié. Puis il a enfilé ses chaussettes sans qu’un autre annulatif ne survienne. Est-ce qu’ainsi on peut affirmer qu’il a enfilé ses chaussettes en état de pureté ?
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :
Un fidèle qui est atteint d’incontinence chronique – comme la femme qui a des métrorragies ou un homme qui souffre d’incontinence – alors ses ablutions ne sont pas invalidées par cette impureté et n’est pas considérée comme un annulatif des ablutions par les savants Malikites. Dans la Mudawwana de Ibn Al-Qâsim il est dit au sujet de l’incontinence urinaire, du liquide pré spermatique, des vers, du sang qui sort de l’anus … : « on a interrogé l’imam Malik au sujet d’un homme qui a du liquide pré spermatique qui s’écoule en prière ou en dehors de la prière et qui est souvent concerné par cela, doit-il refaire ses ablutions ? Il a dit : si cela arrive parce qu’il est célibataire depuis longtemps, parce qu’il a cela en tête alors je considère qu’il doit refaire ses ablutions. En revanche si cela arrive parce qu’il a voulu avoir un rapport alors qu’il avait froid ou autre et que cela lui arrive souvent alors je considère qu’il n’a pas à refaire ses ablutions même s’il a la certitude que ce liquide s’est écoulé. Qu’il fasse cesser cet écoulement avec un tissu ou autre et qu’il prie et qu’il ne refasse pas ses ablutions. » Fin de citation.
Il est recommandé qu’il fasse ses ablutions si cela ne lui pèse pas. C’est ce qu’a indiqué Khalîl dans son Mukhtasar en disant : « C’est recommandé si cela lui arrive souvent et non si cela lui est pénible. » Fin de citation.
Cet avis est celui d’Ibn Taymiyya come cela est mentionné dans Al-Ikhtiârât où cela est formulé en ces termes : « Les impuretés qui s’écoulent par contraintes comme les métrorragies ou ceux des incontinences urinaires n’invalident pas les ablutions tant qu’il n’y a rien d’habituel qui les invalide et cet avis est celui de l’école de Malik. » Fin de citation.
En conséquence, l’écoulement d’un liquide impure résultant d’une envie de rapport sexuel durant les ablutions ou après et avant d’enfiler les chaussettes ou les chaussons n’invalident pas les ablutions mais celles-ci sont invalidées si un autre annulatif des ablutions survient autre que ceux liés aux envies charnelles. Al-Dusûqî a dit dans Hâshiat Ala Al-Sharh Al-Kabîr de Al-Dirdîr au niveau des propos suivants de Khalil dans son Mukhtasar : « Il y a une dérogation pour un homme et même une femme qui a des métrorragies qu’elle soit sur son lieu de résidence ou en voyage. Ils peuvent essuyer leurs chaussons sur le dessus et le dessous des pieds. » Al-Dusûqî explique : « Il a particulièrement insisté sur le cas de la femme qui a ses métrorragies afin qu’on ne se méprenne pas et qu’on pense qu’elle n’a pas le droit de concilier entre les deux dérogations. Effectivement, c’est une dérogation pour elle de prier avec la présence de ce sang. Et si en plus de cela on l’autorise à essuyer ses chaussons, ce qui est également une dérogation, elle bénéficierait de deux dérogations. Certains pourraient se méprendre et penser qu’elle ne peut bénéficier de deux dérogations. C’est la raison pour laquelle l’auteur a particulièrement insisté sur ce point pour éviter qu’on se méprenne à ce sujet. » Fin de citation.
Dans le livre Mawâhib Al-Jalîl Sharh Mukhtasar Al-Khalîl de Al-Hattâb, il dit pour clarifier la façon d’essuyer ses chaussons selon les savants Malikites : « Dans Al-Tawdîh, il est dit : les chaussettes ont la même forme que les chaussons en tissu ou en coton ou dans une autre matière. En disant l’intérieur et l’extérieur du pied il entend dessus et dessous et non pas ce qui se trouve sous le pied. » Fin de citation.
Et Allah sait mieux.
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