Assalam alaykum,Dans votre fatwa sur les conditions de l'istijmâr, il est écrit : "Pour l’école malékite : la femme ne peut se purifier de l'urine que par l’eau comme cité dans « Charh al-Khurchî alâ Mukhtasar Khalîl » : « Il est obligatoire pour la femme, qu’elle soit vierge ou veuve (déflorée), après avoir uriné d’utiliser l’eau pour se purifier, car l’urine de la femme va généralement au-delà de son lieu de sortie. »L'obligation du lavage à l'eau lorsque l'impureté dépasse le lieu de sortie concerne-t-elle uniquement l'école malikite ? Dans tous les cas, pouvez-vous préciser les zones (respectivement pour l'urine et les selles) à ne pas dépasser afin de pouvoir recourir à l'istijmâr ?Je souhaite également savoir si l'istijmâr reste praticable lorsque, avant de commencer à s'essuyer, on patiente un peu (quelques minutes) afin que les impuretés soient complètement évacuées (par exemple, restant d'urine).

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

L'école malékite est d'avis que l'urine de la femme ne peut être purifié qu'en utilisant de l'eau comme mentionné dans la question. Certains savants ont toutefois d'autres avis sur le sujet dont les détails sont mentionnés dans l'Encyclopédie de la jurisprudence comme suit :

« Il est unanime que pour la femme l'istidjmâr est une pratique valable pour se purifier des excréments. Quant à l'urine, l'école malékite n'accepte pas la pratique de l'istidjmâr de la femme pour s'en purifier, et cela, que la femme soit vierge ou pas. Les adeptes de cette école déclarent que la raison à cela est que l'urine de la femme dépasse généralement la zone de sortie et de ce fait la pratique de l'istidjmâr dans ce cas ne suffit pas pour se purifier.

Quant à l'école chaféite, elle est d'avis qu'il suffit à la femme - si celle-ci est vierge - d'enlever l’essentiel de l'impureté avec du papier ou autre. Par contre, concernant la femme non-vierge, si l'urine s'écoule généralement sur la partie visible du vagin, comme c'est généralement le cas, la pratique de l'istidjmâr ne suffit alors pas, mais si l'urine ne s'écoule pas sur la partie visible du vagin, l'istidjmâr suffit et l'utilisation d'eau est alors uniquement recommandée.

Enfin, l'école hanbalite a deux avis à propos de la femme non-vierge :

Le premier : la pratique de l'istidjmâr est suffisante.

Le second : l'utilisation de l'eau est obligatoire.

Dans les deux avis, la femme n'est pas obligée de laver la partie interne (du vagin) en raison d'une impureté, d'un état de djanâba (état d'impureté majeure après avoir eu un acte charnel) ou des menstrues. Il lui suffit donc de se laver la partie externe (du vagin) même si se laver la partie interne (du vagin) reste recommandé pour la femme qui ne jeûne pas.

Par conséquent, la règle établie par l'école hanéfite est que si l'impureté qui sort (du vagin) ne va pas plus loin que l'endroit de sa sortie, l'utilisation d'eau (l'istindjâ') est alors une sunna.

Par contre, si l'impureté qui sort (du vagin) va au-delà de l'endroit de sa sortie, il n'est alors pas permis de pratiquer l'istidjmâr et il est obligatoire d'utiliser un liquide ou de l'eau pour enlever l'impureté.

Enfin, ils n'exposèrent pas la manière dont la femme doit pratiquer l'istidjmâr. »

Concernant la question de l'urine de la femme qui dépasse l'endroit de sa sortie, cela désigne l'endroit où entre le pénis qui est l'endroit d'où proviennent les menstrues, l'éjaculât féminin et les enfants. Al-Nawawî a dit :

« Quant à la femme, l'imam al-Châfi'î, qu'Allah lui fasse miséricorde, a dit que la vierge et la non-vierge suivent la même règle en matière de purification et peuvent se contenter des pierres (Istidjmâr). Tel est l'avis de la majorité des savants sur les deux moyens (de se purifier). Al-Mâwardî est lui d'avis que la non-vierge ne peut pas utiliser de pierres selon ce qu'ont rapporté al-Mutawalî, al-Châchî et l'auteur du livre intitulé al-Bayân, mais cet avis est différent de la règle générale. L'avis correct est le premier avis. Les savants dirent que l'endroit de la virginité se trouve sur la partie inférieure de la vulve ; or, l'urine sort d'un orifice situé sur la partie supérieure de la vulve. Il n'y a donc pas de lien entre les deux et la vierge et la non-vierge sont donc semblables sauf que lorsque la non-vierge s'assied, la partie inférieure de la vulve de cette dernière s'entrouvre légèrement et il arrive que l'urine s'écoule jusqu'à l’entrée du vagin qui est l'endroit où entre le pénis et d'où proviennent les menstrues, l'éjaculât féminin et les enfants. Ainsi, s'il arrive que l'urine s'écoule jusqu'à cet endroit, il devient alors obligatoire de le laver à l'eau ; mais dans le cas contraire, le lavage avec de l'eau est recommandé et non obligatoire. Al-Chafi'î déclara la recommandation du lavage avec de l'eau si l'urine ne s'écoule pas sur l’endroit du vagin et les savants s'accordèrent sur cet avis tout comme ils s'accordèrent sur l'obligation d'utiliser de l'eau lorsque l'urine s'écoule sur l’entrée du vagin. » (Al-Madjmû')

Ibn Qudâma a dit : « La vierge est comme l'homme, car son hymen empêche la propagation de l'urine. Quant à la non-vierge, si l'urine sort d'un coup et ne se propage pas, elle est également semblable à l'homme. Par contre, si l'urine s'écoule sur l’endroit d'où proviennent les menstrues, nos savants déclarèrent alors qu'elle a l'obligation d'utiliser de l'eau pour se purifier. » (Al-Mughnî)

Quant à la question des selles, l'homme et la femme suivent la même règle à ce sujet et l'utilisation d'eau est obligatoire lorsque les selles vont au-delà de l'anus.

Le livre intitulé Kachâf al-Qinâ' composé du texte d'al-Iqnâ' rédigé par al-Buhûtî al-Hanbalî mentionne : « Sauf si l'impureté se répand au-delà de l'endroit normal c'est-à-dire au-delà de l'anus ou jusqu'au gland, dans ce cas, l'utilisation d'eau pour laver ce qui s'est répandu au-delà de l'endroit normal est obligatoire, car l'istidjmâr est une pratique qu'il n'est permis d'utiliser qu'à l'endroit normal en raison de la difficulté de le nettoyer et du fait que l'impureté revient constamment à cet endroit. Par contre, concernant les endroits où l'impureté n'a pas l'habitude de revenir constamment, seule l'utilisation d'eau est valable. »

Al-Dardîr al-Mâlikî a dit en parlant des endroits où l'utilisation d'eau est obligatoire : « L'utilisation d'eau est également obligatoire pour nettoyer l'urine ou les selles qui se sont propagées au-delà de leur endroit de sortie de manière abondante comme lorsque les selles atteignent les fesses ou que l'urine se répand sur le gland. » (Al-Charh al-Saghîr)

Par conséquent, dans la situation où l'endroit atteint par l'urine ou les selles nécessite l'utilisation d'eau, il n'est donc pas permis de se contenter de la pratique de l'istidjmâr.

Quant à celui qui attend un long moment jusqu'à ce que l'endroit sèche, il est obligé d'utiliser de l'eau comme mentionné dans les textes précédents.

Et Allah sait mieux.