Lorsque l'on doit rattrapper la nuit une priere qui aurait dû se faire le jour (exemple al-asr), doit-on prononcer à haute voix les deux premières rakkats ?

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

Il y a une divergence entre les oulémas concernant la prière dans laquelle la récitation se fait à basse voix, comme al-Asr, si elle est rattrapée durant la nuit. Se fait-elle à voix haute ou à voix basse ? Les différents avis relatifs à cette question sont clarifiés dans l’Encyclopédie du Fiqh comme suit :

Les malékites et les chaféites disent, concernant la récitation, que l’on doit s’acquitter de la prière de la même manière que lors de son accomplissement normal. Ce qui est considéré chez eux c’est l’horaire de la prière à rattraper.

Les hanafites disent que celui qui s’acquitte de la prière d’al-’Icha après le lever du soleil, s’il prie comme imam il doit réciter à voix haute comme a opéré le Prophète () lorsqu'il s’est acquitté de la prière d’al-Fajr après le lever du soleil ; s’il prie comme imam durant la nuit en s’acquittant d’une prière du jour, il doit réciter à voix basse, s’il élève la voix par oubli il doit faire les prosternations de l’oubli. Mais celui qui prie seul s’il doit s’acquitter des prières dans lesquelles la récitation se fait à voix haute a le choix entre les deux options, même si certains oulémas hanafites estiment qu’il est préférable qu’il s’en acquitte à voix haute.

Les chaféites quant à eux estiment, selon l'avis qui fait autorité dans leur école, que c'est l'heure dans laquelle on désire s’acquitter de la prière manquée qui doit être pris en considération : si on s’acquitte d'une prière manquée entre le coucher du soleil et son lever on récite à haute voix et si on s'en acquitte entre le lever du soleil et son coucher on récite à voix basse.

Les hanbalites disent que le fidèle doit réciter à voix basse s'il s'acquitte durant la journée d'une prière dont la récitation se fait à voix haute, même si elle est faite en groupe , car c’est l’horaire dans lequel on rattrape la prière manquée qui doit être pris en considération. S’il s’acquitte durant la nuit de l'une des prières dans lesquelles la récitation se fait à voix basse il doit aussi réciter à voix basse en prenant en consiération la prière manquée. S'il s'acquitte en groupe d'une prière dans laquelle la récitation se fait à voix haute au cours de la nuit il récite à voix haute et s'il prie seul il s'en acquitte à voix basse.

Cheikh Ibn Baz qui soutient le premier avis qui est celui adopté par les malékites et les chaféites a dit : « Celui qui doit s’acquitter d’une prière manquée doit l’effectuer comme il devait l’accomplir : s'il s'agit d'une prière dans laquelle la récitation se fait à haute voix (comme la prière du Fajr) il s’en acquitte à haute voix, s'il s'agit d'une prière dans laquelle la récitation se fait à voix basse il s’en acquitte à voix basse. »

Cheikh Al Otheimine a dit : « les preuves de cet avis sont :

1/ Le hadith dans lequel, le Prophète () a dit : « Celui qui s'endort jusqu'à ce que l'horaire de la prière soit dépassé ou qu'il l'oubli, doit la rattraper dès qu'il s'en souvient. » (Boukhari et Muslim). Comme le fait est en relation avec la prière elle-même, alors il est aussi en relation avec ses caractéristiques dont la récitation à voix haute si c’est une prière de nuit et la récitation à voix basse si c’est une prière de jour.

2/ Le hadith d’Abou Qatâda où il relate lorsqu’ils se sont endormis avec le Prophète () jusqu'à ce que l'horaire de la prière du Fajr soit dépassé : « Il a prié al Fajr et il l’a accompli de la même façon qu'il faisait la prière du Fajr tous les jours. »

3/ L’acquittement ressemble à l’accomplissement. »

Et Allah sait mieux.