Salam alaykum, J’ai deux questions min fadlikum - peut-on considérer comme pécheurs les héritiers qui tardent à partager l'héritage (parfois des années) ? - est-ce autorisé qu’un père de son vivant partage ses biens entre ses enfants (alors qu’il est susceptible d’avoir d’autres héritiers) sous forme de donation afin d’éviter les problèmes lors de son décès ? barakallahu fikum
Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses compagnons :
Il vaut mieux partager l'hèritage entre les héritiers après avoir payé les différentes dettes du défunt, exécuté son testament légal et achevé les procédures requises pour l’héritage telles que la détermination des biens et des héritiers.
Malgré cela il n’y a pas d’objection à retarder le partage de l’héritage s’il y a un quelconque intérêt et à condition que cela satisfasse les héritiers dont la satisfaction est considérée et qui sont adultes et sages. Quant aux enfants et les immatures leur satisfaction n’est pas prise en compte et c’est un devoir de n’utiliser leurs biens que dans ce qui leur est bénéfique.
Mais si l’un des héritiers demande sa part d’héritage on doit lui permettre de disposer de sa part et c’est illicite de l’en priver.
Il n’y a aucun mal au père (ou la mère) d’octroyer ses biens à ses enfants - garçons et filles – durant son existence sans qu’il se plaigne d’une maladie dangereuse, mais il doit légalement être équitable envers eux à cause du hadith rapporté par Boukhari et Muslim que le Prophète (Salla Allahou Alaïhi wa Sallam) a dit : « Craignez Allah et soyez équitables envers vos enfants ! »
L’équité se réalise en donnant à la fille la même part que celle du garçon à cause du hadith rapporté par al-Tabarani et al-Bayhaqi que le Prophète (Salla Allahou Alaïhi wa Sallam) a dit : « Soyez équitables envers vos enfants dans l’offrande et si j’avais à favoriser quelqu’un, j’aurais favorisé les femmes. »
Certains ont dit que l’équité se réalise en donnant à la fille la moitié de la part du garçon comme dans l’héritage.
Il n’est pas interdit au parent d’octroyer ses biens à ses enfants sous prétexte qu’il pourrait avoir un autre héritier avant sa mort ; s’il a un nouveau-né il doit l’égaliser avec ses autres enfants.
L’imam al-Bahûti a dit dans le livre « Kachâf al-Qinâ' » : « Il n’est pas abhorré à l’homme de partager ses biens entre ses héritiers selon le partage légal même s’il y a une possibilité qu’il ait un nouveau héritier car c’est un partage qui est équitable donc il est permis dans tous ses biens comme dans une partie. S’il est gratifié d’un nouvel héritier après le partage de ses biens, il doit impérativement égaliser entre lui et eux pour réaliser l’équité. »
Et Allah sait mieux.
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