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Lorsque Zayd eut mis fin à leur union, Nous en avons fait ton épouse

Lorsque Zayd eut mis fin à leur union, Nous en avons fait ton épouse

Lorsque Zayd eut mis fin à leur union, Nous en avons fait ton épouse

Certaines traditions sont très largement diffusées dans les sociétés musulmanes. Elles en deviennent même des pratiques ancrées qui ne sont jamais remises en cause. Et bien des gens qui les pratiquent considèrent qu’elles font partie intégrante de la religion. Selon eux, il ne serait pas permis de les changer ni même de les toucher. C’est pourquoi beaucoup de réformateurs font face à de grandes difficultés lorsqu’ils veulent changer ces traditions ou les réformer. Surtout quand ce sont les notables du pays et les élites qui en prennent la défense par ignorance de la religion et de ses règles. Partant, tous ceux qui veulent réformer la société doivent prendre connaissance de la méthodologie de l’Islam pour changer les traditions interdites surtout celles qui ont pris racines et se sont ancrées dans les mœurs et les âmes des gens.

Lorsque le Coran a organisé les relations familiales au sein de la société, il a mis en place des règles clairement établies. Des bases saines et claires. En Islam, les liens familiaux reposent uniquement sur les liens de sang, de chair et de parenté. Tous les autres liens comme l’affiliation ou l’adoption, l’Islam ne les prend pas en considération et ne les acquiesce pas.

L’adoption était une des traditions répandues dans la société préislamique. C’était une pratique courante au point d’être ancrée dans les âmes. Le Prophète () avait lui-même mis en pratique cette tradition avant l’Islam. Il avait adopté Zayd ibn Hâritha (qu’Allah soit satisfait de lui). Il s’était saisi de lui devant les gens et avait dit : « Ce jeune homme est mon fils. Il hérite de moi et j’hérite de lui. » Zayd était alors appelé : Zayd ibn Mohammed (Zayd le fils de Mohammed). L’héritage n’était pas la seule conséquence de cette pratique. On pouvait compter aussi le fait qu’une femme divorcée par un fils adoptif ne pouvait plus jamais se marier avec celui qui l’avait adopté. Comme si elle était l’épouse de son propre fils. L’adoption donnait lieu à d’autres conséquences avec les règles qui en découlent.

Puis, Allah a interdit l’adoption en révélant ce verset de la sourate Al-Ahzâb :

« Rattachez ces enfants à leurs vrais pères [En les appelant par le nom de leurs vrais pères.]. Voilà qui est plus juste pour Allah. Si vous ignorez leurs véritables pères, alors considérez-les comme vos frères par la foi ou vos alliés. » (Coran 33/5).

Suite à la révélation de ce verset, Allah a voulu mettre un terme à toutes les répercussions de cette pratique et à ses règles qui en découlaient par un exemple de mise en application pratique de ce verset au sein même de la société. Et puisque cette pratique était si ancrée dans les mœurs, il était bien difficile pour une personne vivant dans cette société de s’en défaire et de s’y opposer. C’est pourquoi Allah a choisi le Prophète () pour ce faire. Allah a décrété que Zayd ibn Hâritha se marie avec Zaynab bint Jahsh (qu’Allah soit satisfait d’elle) puis, que survienne un conflit entre eux. Le Prophète () est alors intervenu en tant que médiateur et a intimé l’ordre à Zayd de craindre Allah et de garder son épouse comme cela est rapporté dans des versets.

Lorsque Zayd eut divorcé de Zaynab, Allah la maria à son Prophète (). Ainsi, il mettait un terme à cette pratique, l’adoption, et à ses répercussions en termes de lois. Zaynab se vantait d’ailleurs de son mariage auprès des autres épouses du Prophète () en disant : « Ce sont vos familles qui vous ont marié alors que moi c’est Allah qui m’a marié du haut des sept cieux. » Allah a dit :

« Lorsque Zayd eut mis fin à leur union, Nous en avons fait ton épouse. » (Coran 33/37).

Au sein des sociétés dans lesquelles ils évoluent, les réformateurs doivent s’arrêter et méditer sur la façon dont l’Islam change les traditions ancrées dans les mœurs de la société. Ils doivent réfléchir à la raison pour laquelle Allah a choisi son Prophète () et non un autre musulman pour donner un exemple pratique de l’éradication des effets de cette tradition. Suite à cela, ils peuvent apprendre que la méthodologie de l’Islam pour changer les traditions interdites ancrées dans les mœurs consiste à commencer par les changer du haut de la société, par les personnes les plus éminentes. C’est à eux de donner un exemple concret et pratique à travers leurs propres personnes. Ce n’est qu’ensuite qu’ils peuvent appeler les gens à changer.

Il est possible que l’ignorance de certains réformateurs de la méthodologie de l’Islam pour changer les traditions est la raison qui les a conduits à se heurter fortement aux membres de leurs sociétés. Aussi, le résultat de leur action ne peut donner, au mieux, qu’à entacher la vision qu’ont les gens à accepter ces traditions illicites mais sans parvenir à les changer ou les modifier.

C’est une erreur de vouloir modifier toutes les traditions en employant un seul et même procédé, comme si elles étaient toutes de même nature et sans distinguer les unes des autres. Certaines traditions sont ancrées dans les mœurs et toutes les couches de la population sont concernées. Ce type de tradition doit donc être changé par un procédé qui lui est spécifique et que nous venons d’expliquer. Mais d’autres pratiques sont plus récentes ou se limitent à une catégorie spécifique de la population ou qu’à un aspect de la société. Et ce genre de tradition a, en Islam, un procédé de changement qui lui est propre. En effet, il n’y a aucun mal à changer ce genre de tradition en commençant par n’importe quel individu de la société.

C’est ainsi que l’Islam a modifié la pratique qui consistait à parler durant la prière en exigeant d’un homme du commun des musulmans de ne pas le faire. Il s’agit de Mu’âwiyya ibn Al-Hakam (qu’Allah soit satisfait de lui). Or, ce compagnon n’était pas du rang de Abou Bakr ou Omar ni du rang des autres compagnons qui faisaient partie des tout premiers à s’être converti à l’Islam. Et ceci parce que parler durant la prière était nouveau parce que la prière était elle-même quelque chose de nouveau pour eux. On ne pouvait comparer la pratique de la prière qui n’était que récente à la tradition de l’adoption et ses effets dans la société. C’est pourquoi il était tout à fait bienvenu de changer l’habitude de parler durant la prière en commençant par reprendre n’importe quel individu de la société. Le rôle du Prophète () pour changer cette habitude ne fut autre que d’expliquer à Mu’âwiyya (qu’Allah soit satisfait de lui) le statut de parler en prière en disant :

« Il n’est pas permis de parler en prière, si ce n’est pour glorifier Allah, célébrer Sa grandeur ou réciter le Coran. »

Ainsi convient-il de faire, les réformateurs doivent adopter la méthodologie adéquate pour changer les traditions illicites et expliquer leurs règles. Ils doivent d’abord regarder la nature de la tradition, son degré de diffusion, puis, agir en appliquant la méthodologie de l’Islam pour la changer.

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