Un certain nombre d'orientalistes ukrainiens ont embrassé l'Islam après avoir étudié en profondeur cette religion et fréquenté des musulmans. Certains d'entre eux ont raconté à Aljazeera.net leur expérience de l'orientalisme et la manière dont ils en sont sortis en se convertissant à l'Islam après avoir compris la réalité et la vraie nature de cette religion.
Rappelons que l'érudit et orientaliste ukrainien Karymsky fut le premier à fonder un institut orientaliste, et ce, au début du siècle dernier. Il voyagea en Turquie et dans bien d'autres pays arabo-musulmans afin d'approfondir sa connaissance de l'Islam et des cultures orientales.
L'orientaliste Iana Korobkov a déclaré à Aljazeera.net – et elle est également représentante de l'Unesco à Paris et à Kiev – que les livres des orientalistes occidentaux rappellent que l'influence de l'Islam sur Karymsky fut telle qu'il s'y convertit. En revanche, les livres de l'ère soviétique n'évoquent pas cela.
Korobkov a également affirmé que le pouvoir communiste soviétique avait interdit l'enseignement et la pratique de la religion, de même qu'il poussa Karimsky à l'exil et fit fermer son institut, et ce, "après en avoir eu recours pour la formation d'agents du renseignement et de diplomates".
L'influence de la réalité :
Korobkov fait partie de ceux qui se sont convertis à l'Islam par le truchement de l'orientalisme. Elle a raconté son histoire à Aljazeera.net. Dans cet entretien elle dit qu'elle a commencé à apprendre la langue arabe il y a à peu près huit ans, elle dit également qu'elle fut étonnée lorsque l'un de ses professeurs lui a parlé d'Islam. Elle n'imaginait pas alors qu'un jour il serait possible qu'elle délaisse la religion de ses parents.
Elle poursuit en expliquant qu'elle est partie vivre en France pour ses études, là-bas elle a mieux appris à connaître l'Islam et a approfondi ses connaissances dans ce domaine, et ce, jusqu'à finir par se convertir au sein de la Grande mosquée de Paris. Après avoir fait ce pas, Korobkov a commencé à dire à ceux qui l'interrogeaient sur sa conversion qu'en fait elle est née musulmane, mais elle a vécu jusque-là loin de l'Islam à cause de son environnement.
L'Islam a produit une grande civilisation :
Quant à l'orientaliste Rabiatchouk, elle affirme qu'elle a voulu étudier la civilisation orientale et son histoire à cause des événements internationaux et des films tournant autour de l'Islam. Toutefois, elle fut étonnée de constater l'immense décalage entre la réalité et la manière dont l'Islam était présenté à travers les événements, les films et même les livres, "alors que l'Islam est une religion logique ayant produit une grande civilisation et protégeant les libertés".
Elle a déclaré à Aljazeera.net qu'elle a aimé l'Islam, car elle a senti qu'il lui était fait un traitement injuste et qu'il était diabolisé, et notamment en ce qui concerne le thème de "la prétendue soumission de la femme à l'homme". Puis elle a annoncé sa conversion à l'Islam après avoir fait connaissance avec des Arabes et des musulmans et visité le Centre culturel islamique de Kiev.
L'inévitable conversion :
Korobkov raconte que celui qui cherche la vérité sur l'Islam, son histoire et sa civilisation avec "véracité et sincérité" ne peut qu'être influencé et attiré par son sujet d'étude, et ce, quelles que soient ses opinions et croyances d'origine. De même qu'elle dit que de nombreux orientalistes se sont convertis à l'Islam après des années d'études et de recherches ainsi qu'après des voyages dans des pays musulmans dont le but est de mieux connaître la réalité des populations vivant dans ces sociétés ; ces chercheurs tâchent en outre d'éviter de s'appuyer sur des sources et ouvrages partisans qui tendent à déformer l'image de l'Islam.
Korobkov considère que la voie de l'orientalisme aboutit inéluctablement à la conversion.
Un respect certain :
Cependant, un professeur orientaliste de l'une des universités de la capitale Kiev – qui a refusé de dévoiler son identité – a confié à Aljazeera.net que la conversion à l'Islam n'est pas la voie choisie par tous les chercheurs de cette matière, selon lui "la conversion nécessite plus que la découverte de la réalité de l'Islam, sinon tous ceux qui l'auraient étudié s'y seraient convertis".
Ce professeur ajoute que si de nombreux orientalistes se convertissent à l'Islam en Ukraine ou ailleurs, ils sont également nombreux à ne pas le faire du fait de la foi profonde en leur religion d'origine ou de leur "crainte de trahir cette dernière et des réactions de leurs proches".
Enfin, il affirme qu'"il est certain que le respect de l'Islam et de sa civilisation est commun à la plupart des orientalistes, ce champs d'études peut même les influencer dans les moindres détails de leur vie au point que cette dernière peut ressembler à celle des musulmans (manières de s'habiller et de manger, relations aux autres, etc.). Evidemment, ceci ne concerne pas ceux qui parmi les orientalistes sont hostiles à l'Islam et se livrent à la chasse aux défauts et manquements des musulmans".
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Récits des nouveaux convertis