Ibn Abbâs a dit : "Il faut dire que les mauvaises œuvres laissent une tâche noire sur le visage, une obscurité dans le cœur, un manque de dynamisme, un manque de subsistance et une haine dans les cœurs".
Al-Fudhayl ibn ‘Iyadh a dit : "Autant le péché est négligeable pour toi autant il est considérable pour Allah et vice versa".
L'Imam Ahmad rapporte avoir entendu Bilâl ibn Sa'îd dire : "Ne dis pas que tel péché est négligeable, mais dis que celui à qui on désobéit est Très Grand".
Yahya ibn Mu'adh ar-Razî a dit : "Je m'étonne quand j'entends quelqu’un dire dans sa supplication : "Seigneur ne réjouis pas mes ennemis à mes dépens, alors que lui-même il les réjouit tous à ses dépens". On lui dit alors : "Mais comment ?". "Parce que" répondit-il, "il désobéit à Allah et donc réjouira, le Jour de la Résurrection, tous ses ennemis à ses dépens".
L’un des vertueux a dit : "Allah a créé les anges en leur donnant la faculté de raisonner mais non celle de désirer, les bêtes en leur donnant la faculté de désirer, mais non celle de raisonner, les fils d'Adam en leur donnant les deux à la fois. Ainsi, celui parmi eux dont la raison l'emporte sur le désir devient supérieur aux anges alors que celui dont le désir l'emporte sur la raison devient pire que les bêtes féroces".
Ibn al-Qayyim a dit que les péchés nuisent aux corps et que le dommage qu'ils causent au cœur équivaut à celui que font les poisons aux corps selon les différents degrés. Est-ce que ce dommage est seulement dans ce monde sinon comment se fait-il que nos parents (Adam et Eve) furent expulsés du Paradis qui est la demeure du plaisir, du bonheur, de la joie et des délices pour être refoulés dans la demeure des douleurs, des chagrins et des malheurs ? Qu'est ce qui a fait sortir Satan du royaume des cieux pour être expulsé, maudit, déformé de l'extérieur comme de l'intérieur de sorte que son image soit la plus laide et que son intérieur soit encore plus laid que son apparence. Allah lui a changé son statut de rapproché par celui d’éloigné, la beauté par la laideur, le Paradis par l’Enfer, la foi par le kufr (l'incroyance).
Hasan al-Basrî a dit que si l'âme qui est de nature portée vers le mal, refuse de t'obéir quand tu veux faire de bonnes œuvres tu dois toi aussi refuser de lui obéir quand elle t'incite à la désobéissance. Rien ne mérite mieux d'être retenu que l’âme incitatrice, rien ne mérite mieux d'être restreint que ta langue et rien ne mérite mieux d'être rejeté que tes caprices. En fait, même l'animal sauvage n'a pas plus besoin de bride pour le tenir et le retenir que ta propre âme !
Comment atteindre le salut
La sécurité absolue n'est garantie que pour celui qui est exempt d' :
1. un chirk contraire à l'unicité d'Allah
2. une hérésie qui n'a rien à voir avec la Sunna
3. un désir qui pousse à agir contrairement à l'ordre d'Allah
4. un oubli qui empêche de se rappeler d'Allah
5. un caprice qui va à l'encontre de l'impartialité
La sincérité dans les actes d’adoration couvre tout cela et en est le remède efficace, mais l'invocation d’Allah est plus bénéfique. Elle est l'ennemie des fléaux de tout genre qu'elle combat, traite, prévient, jugule ou, quand ils interviennent, en diminue l’intensité. Rappelons que la perpétration des péchés est l’un des fléaux les plus dévastateur. Par rapport au fléau l'invocation est :
1. soit plus forte que le fléau et, dans ce cas, elle le jugule
2. soit plus faible que le fléau et, dans ce cas, ce dernier l'emporte et alors l'individu est touché, mais l'invocation réussit quand même à en atténuer ses effets
3. soit les deux s'opposent l'un à l'autre et chacun empêche l'autre d'agir. Ne dit-on pas que "celui qui n'invoque pas Allah s'expose à sa colère".
Caractéristiques du pénitent
Le pénitent a le cœur brisé, les larmes abondantes et la conscience en état d'alerte. Quoique toujours inquiet, il est honnête, a l’esprit vif, le cœur en ébullition et la conscience éveillée. Il est sans vanité et sans orgueil, il est plutôt vacillant entre l'espoir et la peur. Dans sa conscience il y a une certaine angoisse, sur son visage apparaît la tristesse et dans ses larmes se cachent des secrets.
Hésitant entre se soumettre et se démettre, le repenti a déjà éprouvé l'amertume de l'éloignement d'Allah et désormais il savoure le bonheur de s'approcher de Lui. De chaque événement il tire ses propres conclusions lui qui découvre la douceur de l’obéissance, la beauté du culte, le goût de la foi et le plaisir de la soumission. Avec ses larmes, il écrit des histoires dont les vers sont composés de gémissements et avec ses pleurs il rédige des discours. Son corps est aminci par le jeûne et ses pieds sont fatigués en raison de la position debout qu'il adopte, de façon constante, afin de s'acquitter de la prière, lui qui a juré de ne plus dormir, de se dépenser corps et âme en adoration et de se repentir sincèrement à Allah. La soumission est devenue sa nature et le chagrin sa caractéristique. Il se reproche tout caprice de sa part ce qui le rend digne d'éloge parce qu'il est revenu à Allah.
Quand il étend son lit pour se coucher dessus, Taouss se met à se tourner de façon agitée, ensuite il se lève, plie son lit et se met à prier jusqu’à l’aube en disant que le souvenir de l'Enfer lui fait perdre le goût du sommeil.