Gloire soit rendue à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Messager et Serviteur, Mohammed, ainsi que sur sa famille, ses compagnons et tous ceux qui suivent le chemin qu’il a tracé, jusqu’au Jour de la Résurrection.
Chers frères, méfiez-vous des péchés, car ils sont funestes. Leurs conséquences sont blâmables et leurs châtiments douloureux. Les cœurs qui y sont attachés sont malades et en être libéré est un bien. En être préservé a une valeur inestimable et être éprouvé par eux surtout à un âge avancé est un grand fléau.
Chers frères, Allah, Exalté soit-Il, accepte le repentir de Ses serviteurs aussi grand soit le péché, même s’il s’agit du polythéisme. Il pardonne les mauvaises actions et les remplace même par de bonnes. La preuve de cela est le Hadith au sujet de celui qui tua cent personnes. Abou Sa’iid Al-Khodri, qu'Allah soit satisfait de lui, a rapporté que le Prophète () a dit :
« Il y avait parmi vos prédécesseurs un homme qui avait tué quatre-vingt-dix-neuf personnes. Il demanda à voir l'homme le plus instruit de la terre ; on lui indiqua un moine auprès duquel il se rendit et dit : "J'ai tué quatre-vingt-dix-neuf personnes, Allah acceptera-t-Il mon repentir?". - "Non", répliqua le moine. Alors, l'homme le tua, et en fit ainsi sa centième victime. Puis poursuivant sa quête de l'homme le plus instruit de la terre, on lui indiqua alors un savant. - "J'ai tué, lui dit-il, cent personnes, puis-je me repentir ?”. Le savant lui répondit : "Certainement, qu'est-ce qui t'empêche de le faire? Va dans tel pays où tu trouveras des gens qui adorent Allah, adore-Le avec eux et ne retourne jamais dans ton pays, car c'est une terre de perdition". L'homme partit et lorsqu'il arriva à mi-chemin, il mourut. Aussitôt, les Anges de la miséricorde et les Anges du châtiment se disputèrent à son sujet. Les Anges de la miséricorde dirent : "Il est venu repentant, le cœur tourné vers Allah". Les Anges du châtiment objectèrent : "Il n'a jamais fait de bonne action". Alors, un Ange, ayant une forme humaine, se présenta à eux ; ils le prirent pour arbitre. - "Mesurez la distance qui le sépare des deux pays, leur proposa-t-il, et celui des deux que vous trouverez le plus proche de lui sera le sien". Les Anges mesurèrent les deux distances et trouvèrent que le mort était plus proche du pays qu'il désirait atteindre. Aussi les Anges de la miséricorde recueillirent-ils son âme. » (Boukhari et Mouslim)
Dans une deuxième version : « Le village des gens vertueux était plus proche d’un empan, il fut donc compté parmi eux. »
Dans une troisième version : « Allah, Exalté soit-Il, ordonna à la terre du mal de s’éloigner et à celle du bien de se rapprocher et déclara : ‘Mesurez la distance qui les sépare’. Ils trouvèrent alors qu’il était plus près du village des gens vertueux, et ses péchés lui furent pardonnés. »
Dans une quatrième version : « Il se mut avec sa poitrine de façon à être plus proche du village qu’il désirait atteindre. »
Chers frères croyants, les gens sont de plusieurs types vis-à-vis du repentir. Parmi eux, il y a celui dont le repentir n’est pas sincère et qui au contraire, voit les mauvaises actions lui être facilitées dès son plus jeune âge et jusqu’à sa mort. Telle est la situation des misérables. Pire encore, il y a celui à qui les bonnes actions sont facilitées dès son plus jeune âge et qui termine sa vie par de mauvaises actions jusqu’à ce qu’il rende l’âme comme dans le Hadith :
« Il se peut que l’un d’entre vous accomplisse des œuvres des gens du Paradis au point qu’il ne lui reste pour l’atteindre que la distance d’une coudée, puis que le destin le rattrape et qu’il se mette à accomplir des œuvres des gens de l’Enfer et y entre. » (Boukhari et Mouslim)
Un autre type de gens est celui qui passe son temps dans l’insouciance et l’erreur puis revient aux bonnes œuvres et meurt en en les accomplissant. Telle est la situation de celui qui accomplit des œuvres des gens de l’Enfer au point qu’il ne lui reste pour l’atteindre que la distance d’une coudée, puis que le destin rattrape et qui se met à accomplir des œuvres des gens du Paradis et y entre.
Parmi ceux-ci, il y a celui qui prend conscience de son insouciance suffisamment de temps avant sa mort pour lui permettre d’accomplir de bonnes œuvres avec lesquelles il conclut sa vie, et celui qui en prend conscience lorsque la mort lui vient et se repent sincèrement puis meurt dans cette situation. Aïcha, , a dit : « Quand Allah veut du bien à Son serviteur, Il lui envoie un ange un an avant sa mort qui le raffermit et lui facilite l’accomplissement des bonnes œuvres jusqu’à ce qu’il meure au summum de sa piété. Les gens disent alors : ‘Untel est mort au summum de sa piété’. »
Abou Sa’iid Al-Khodri, qu'Allah soit satisfait de lui, a rapporté que le Prophète () a dit :
« Satan dit à son Seigneur: 'Par Ta Puissance et Ta Majesté, je ne cesserai jamais d'égarer Tes serviteurs, tant que leurs âmes seront dans leurs corps'. 'Par Ma Puissance et Ma Majesté', répondit Allah : 'Je ne cesserai de leur pardonner leurs péchés, tant qu’ils Me demanderont pardon'. » [Ahmad, Al-Haakim (Al-Albaani : Hassan)]
Le dernier type de gens vis-à-vis du repentir, qui est le plus noble et le plus élevé, correspond à ceux qui passent leur vie dans l’obéissance à Allah, Exalté soit-Il, puis qui se voient informer de l’approche de leur mort afin qu’ils redoublent d’efforts dans leur approvisionnement en bonnes actions et se préparent pour le voyage en couronnant leurs œuvres pies. Ibn Abbaas a rapporté : « Lorsque le verset : ‘Lorsque vient le secours d'Allah ainsi que la victoire’ (Coran 110/1) fut révélé au Prophète () verset qui annonça au Messager d’Allah () l’approche de sa mort, ce dernier devint alors plus assidu qu’il ne l’avait jamais été dans l’accomplissement des œuvres pour l’au-delà ». Oum Salamah a rapporté : « À la fin de sa vie, le Prophète () disait à chaque fois qu'il se levait, qu'il s'asseyait, qu'il allait ou venait : ‘Subhaan Allah wa Bi Hamdih’ (Gloire et Louanges à Allah). On le questionna alors à ce sujet et il répondit : ‘On me l’a ordonné’. Puis il récita cette sourate (Sourate An-Nasr) ».
Le Prophète () avait l’habitude de faire une retraite spirituelle de dix jours chaque année durant le mois de Ramadan et il y récitait le Coran une fois en entier à Djibriil. L’année de sa mort, il fit une retraite spirituelle de vingt jours et récita deux fois le Coran à Djibriil.
L’un des dévots tomba malade et un medecin lui prescrivit un médicament qu’il devait boire. C’est alors que quelqu’un le visita dans son sommeil et lui dit : « Boiras-tu ce remède alors que les Houris t’attendent ? » Il se réveilla alors paniqué et pria durant trois jours jusqu’à ce que son échine se courbe. Puis il mourut le troisième jour.
Nous implorons Allah, Exalté soit-Il, de nous pardonner nos péchés, de dissimuler nos défauts et d’accepter notre repentir, Il est certes, Absoluteur et Tout Miséricordieux.