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Redoubler d’efforts les dix derniers jours de Ramadhan

Redoubler d’efforts les dix derniers jours de Ramadhan

Aicha (Radhia Allahou Anha) a dit: "Quand les dix derniers jours (de Ramadhan) arrivaient, le Prophète () passait sa nuit dans l'adoration, réveillait sa famille (la nuit), redoublait d’efforts et serrait son Izar (pagne)". Boukhari et Muslim.

Ce hadith est la preuve que les dix derniers jours de Ramadhan ont une vertu spéciale plus que n’importe quel autre (jour) et que dans ces jours le musulman doit persévérer dans l'obéissance d’Allah, augmenter les actes d'adoration, comme la prière, le Dhikr (rappel) et la récitation du Coran.

Aicha (Radhia Allahou Anha) a décrit dans ce hadith quatre comportements que notre Prophète et modèle, Mohammed (), adoptait :

1. Il () "passait sa nuit dans l'adoration", c’est à dire qu’il ne dormait pas. Ainsi, il () restait éveillé dans l'adoration et animait son âme en passant la nuit à ne pas dormir. Car le sommeil est le frère de la mort. Le sens "passait sa nuit" est qu'il () la passait dans le Qiyam (la prière de nuit) et dans les actes d'adorations pour Allah, le Seigneur des mondes. Nous devons nous rappeler que les dix derniers jours de Ramadhan sont fixés et comptés.

Quant à ce qui a été rapporté concernant l’interdiction de passer la nuit entière dans la prière, qui a été mentionné dans le hadith de Abdallah Ibn 'Amr (radiallahu Radhia Allahou Anhou), cela concerne celui qui le fait chaque nuit durant toute l'année.

2. Il () "réveillait sa famille", c’est à dire ses femmes pures, les Mères des croyants, pour qu'elles puissent profiter de ce bien, du Dhikr et des actes d'adoration pendant ces moments bénis.

3. Il () "redoublait d’efforts", c’est à dire qu’il () s’adonnait à fond à l'adoration et qu’il redoublait l’effort qu'il faisait pendant les vingt premiers jours (de Ramadhan). Il faisait cela parce que la Nuit du Mérite se trouve dans la dernière décade du mois de Ramadhan.

4. Il () "serrait son Izar (pagne)" c’est à dire qu’il s’appliquait et luttait intensément dans l'adoration. Il est aussi dit que cela signifie qu'il () s’écartait de ses femmes dans le but d’avoir plus de temps pour l’adoration. Cela semble être plus correct puisque cela penche vers ce qui a été mentionné précédemment et vers le hadith d'Anas (Radhia Allahou Anhou): "Il () pliait son lit et s’écartait des femmes (c'est-à-dire de ses épouses)". Voir Lata'if-al-Maârif: pg. 219.

Aussi, il () observait Al-‘Itikaf les dix derniers jours de Ramadhan et la personne qui est en état d'Itikaf ne peut avoir de rapports (sexuels) avec ses femmes.

Ainsi, ô frère musulman, efforce-toi de mettre en pratique ces quatre comportements qu’adoptait le Prophète (). Et préserve la prière que tu fais dans les profondeurs de la nuit (Tahadjoud) avec l'imam en plus de la prière de Tarawih (que l'on prie dans les premières parties de la nuit), pour que ton effort ces dix derniers jours aille plus loin que les vingt premiers. Et pour que tu puisses atteindre l'attribut de "passait sa nuit dans l'adoration" en priant.

Cher frère, tu dois être endurant dans ton obéissance à Allah, en effet, la prière (de nuit) Tahadjoud est difficile, mais sa récompense est grande. Par Allah, c'est une grande occasion dans la vie et une chose dont il faut profiter, pour celui qui Allah l'accorde. Et la personne ne sait pas si, peut-être, elle obtiendra une des nombreuses récompenses d'Allah pendant la prière de nuit, qui sera une aide pour elle dans ce monde et dans l’au-delà.

Les pieux prédécesseurs de cette Oumma s’appliquaient à allonger la prière la nuit. As-Sa'ib Ibn Yazid a dit: "‘Omar Ibn Al-Khattab a ordonné à Oubey ibn Kaâb et Tamim Ad-Dari de diriger les gens dans la prière avec onze rakaâtes. Le lecteur récitait cent versets, au point que nous devions nous appuyer sur des bouts de bois en raison de la longue position (debout). Et nous ne nous arrêterions qu’à l’approche du Fajr". Voir Al-Mouwattaa: vol. 1, pg 154.

'Abdallah Ibn Abou Bakr a rapporté: "J'ai entendu mon père (c'est-à-dire Abou Bakr) dire: "Pendant Ramadhan, nous finissions (la prière de nuit) tard et nous pressions les domestiques pour présenter la nourriture (du Souhour) de peur que le Fajr ne vienne". Voir aussi Al-Mouwattaa de l’imam Malik: vol. 1, pg. 156.

Le croyant mène deux combats pendant Ramadhan : dans la journée, il lutte contre son âme pour parfaire son jeûne et dans la nuit il lutte contre elle pour pouvoir accomplir le Qiyam (prière de nuit). Ainsi, quiconque combine ces deux adorations en respectant les droits de chacune, fera partie des endurants et sera concerné par cette parole d’Allah : « […] les endurants auront leur pleine récompense sans compter » [S39/V10].

Ces dix jours sont la dernière partie du mois et les actions d'une personne ne valent que par leur fin. Et peut-être, il décrochera la nuit d'Al-Qadr, accomplissant la prière pour Allah et aura ainsi tous ses péchés passés pardonnés.

Il doit inciter, animer et persuader sa famille d’accomplir les actes d'adoration, particulièrement dans ces grands moments que ne néglige que celui qui en a été dépossédé. Ce qui est plus incroyable est que tandis que les gens accomplissent la prière et font le Tahadjoud, certains passent leur temps dans des assises interdites et des actes coupables. C'est en effet la perte la plus grande. Nous demandons à Allah Sa protection.

Donc, s'engager durant ces derniers jours signifie entrer dans le profit des actes pieux dans ce qui reste du mois. Parmi les choses malheureuses est de voir que certaines personnes excellent dans les actions pieuses, comme la prière et la récitation du Coran, dans la première partie du mois, mais alors les signes de la fatigue et la lassitude apparaissent sur eux, particulièrement quand les dix derniers jours de Ramadhan arrivent. Et ceci malgré le fait que ces dix derniers jours possèdent une position plus grande que les premiers. Ainsi, il faut persévérer dans l’effort et la lutte et augmenter son adoration à l’approche de la fin de ce mois béni et garder à l'esprit que les actions d'une personne ne valent que par leur fin.

Par Cheikh Abdallah Ibn Saleh Al-Fawzane.

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